Médecine

La Grande Guerre a révolutionné la médecine, alors que médecins, infirmières et physiothérapeutes s’employaient à sauver des vies et à soigner des hommes brisés.


Au moment de s’engager, la plupart des hommes étaient inquiets face à l’examen médical auquel ils devaient se soumettre avant de traverser l’océan. Peu d’entre eux semblaient craindre les maladies et autres souffrances qu’ils auraient à endurer dans les tranchées.

Il incombait au personnel médical de l’armée canadienne, malheureusement peu expérimenté, de soigner les soldats et de les maintenir en état de combattre.

En effet, la connaissance médicale a beaucoup progressé pendant la guerre, alors que médecins, infirmières et physiothérapeutes perfectionnaient leur art, amélioraient leurs techniques et traitements ou en inventaient de nouveaux pour soigner leurs patients.

Le Corps de santé royal canadien était chargé de fournir des soins aux troupes pendant la guerre. Fondé en 1904, le Corps de santé était composé de médecins, d’infirmières et de brancardiers, ainsi que de physiothérapeutes qui participaient à la réadaptation des soldats blessés. En tout, plus de 21 000 Canadiens, hommes et femmes, ont servi au sein du Corps de santé royal entre 1914 et 1918.

La plupart des blessures étaient causées par des tirs de fusils ou des éclats d’obus. Les blessures provoquées par ces éclats étaient particulièrement horribles, laissant souvent des trous béants dans le corps des soldats.

Cependant, les soldats étaient également confrontés à une menace microscopique, mais tout aussi funeste. Les maladies et les infections bactériennes étaient monnaie courante. Notons particulièrement la fièvre typhoïde et le tétanos, deux maladies qui se répandaient rapidement dans les tranchées boueuses et insalubres. La hausse du nombre d’infections obligea les nations à améliorer les vaccins et autres traitements. À cet égard, le Canada devint un des principaux producteurs de vaccins contre le tétanos pendant la guerre, grâce au travail de recherche et de développement mené à l’Université de Toronto.

Pour les femmes, le Corps de santé leur offrait la possibilité de se rapprocher du front à une époque où elles étaient bannies des rangs. En tout, 3 141 femmes ont agi à titre de sœurs-infirmières, souvent aux postes d’évacuation des blessés près du front.

Pour tout le personnel médical, la guerre fut un défi. Les débutants durent s’adapter rapidement au véritable carnage dont ils furent témoins dans les salles d’opération ou les hôpitaux.

Les avancées médicales réalisées sur le front sauvèrent nombre de soldats blessés. Cependant, de retour à la maison, ces derniers avaient souvent besoin de soins.

Le traumatisme dû aux bombardements fut sans doute l’un des troubles les plus fréquemment observés pendant la guerre. Ceux qui en souffraient présentaient souvent des tremblements et des tics incontrôlables. Certains étaient en état de catatonie, d’autres criaient ou tremblaient pendant des heures. Mais comme il s’agissait d’un trouble mental et non physique, de nombreux soldats atteints étaient la cible de moqueries ou traités de lâches par leurs collègues et supérieurs.

Les 66 000 Canadiens tués et les 140 000 blessés nous paraissent un lourd tribut. Cependant, le bilan aurait été encore plus désastreux sans le dévouement et la compassion des membres du Corps de santé royal canadien.


Abenezer "Aby" Evans

Abenezer "Aby" Evans

Abenezer « Aby » Evans vivait avec les séquelles d’un traumatisme dû aux bombardements et se cachait sous son lit dès qu’il entendait des bruits.
Dominique Gaspard

Dominique Gaspard

Dominique Gaspard, un étudiant en médecine originaire de Louisiane n'attend pas l’entrée en guerre de son pays pour prendre part au conflit.
James Harold Maynard and Gilbert Edward Dryburgh

James Harold Maynard and Gilbert Edward Dryburgh

Ils se sont enrôlés comme médecins, mais ils ont rester à Halifax afin d’aider les milliers de blessés lors de l’explosion d’Halifax.
Évelyne Héon

Évelyne Héon

En plus de soigner les militaires, l’infirmière Héon s’occupa des civils français éprouvés par la terrible épidémie de grippe espagnole.