La victoire de la crête de Vimy demeure l’attaque canadienne la plus connue de la guerre.
Le lundi de Pâques 1917, le Corps canadien s’empare d’une des principales positions dominantes du front ouest. Deux Canadiens en particulier élaborent le plan visant à affaiblir la forteresse allemande à la crête de Vimy. Le premier est le général Arthur Currie, un agent immobilier de Victoria, en Colombie-Britannique, qui a gravi les échelons de l’armée pour devenir un de ses plus illustres représentants. Le deuxième est un scientifique de McGill et un officier d’artillerie, Andrew McNaughton, qui a coordonné la tactique des barrages d’artillerie progressifs qui aidera les Canadiens à accéder à la victoire.
L’artillerie a joué un rôle dominant pendant la Première Guerre mondiale. McNaughton était le leader d’une stratégie de contrebatterie (ou l’art de détruire les armes ennemies) et a même inventé un dispositif de repérage acoustique permettant de localiser les canons ennemis. Le but des barrages progressifs était de créer une ligne de protection juste devant les troupes canadiennes et de la faire progresser au rythme de l’avance des soldats sur le champ de bataille.
Le matin du 9 avril 1917, sur toute la longueur de la crête, les quatre divisions canadiennes avancèrent côte à côte pour la première fois afin de mener une attaque concertée. Grâce à l’artillerie qui harcelait les Allemands sans répit, les Canadiens gagnèrent du terrain rapidement, malgré de lourdes pertes. Seuls les soldats du flanc gauche prirent du retard. Le dernier assaut de la 4e division, le 12 avril, permit de capturer la dernière position ennemie, appelée le « bouton ».
Suite au succès à Vimy, le lieutenant général Julian Byng obtint le commandement de la 3e armée britannique, alors que Currie fut chargé de l’ensemble du Corps canadien. Mais la victoire aura un prix : le 9 avril sera la journée la plus sanglante de la guerre pour le Corps canadien. Pendant les quatre journées que durèrent les combats, le Canada subit plus de 10 000 pertes, qui s’ajoutèrent aux 10 000 vies perdues au cours des quatre mois précédant l’attaque.
Même si cette seule bataille ne changea pas véritablement le cours de la guerre, elle établit la réputation des Canadiens en tant qu’ardents combattants, une réputation qu’ils conserveront pendant les 18 mois qu’il restera de cette guerre.
— Texte par Joel Ralph