Les animaux et la guerre

Mascottes, bêtes de somme ou compagnons, les animaux étaient une source de réconfort pour les soldats au front.


Les exploits des animaux pendant la Grande Guerre passent souvent sous silence, puisqu’à cette époque, les animaux étaient en quelque sorte des outils, tout comme les fusils, les casques et les uniformes. Ils étaient soumis à de rudes travaux qui menaient à leur épuisement, et souvent à leur mort.

Les chevaux et les pigeons ont joué un rôle prépondérant pendant la Grande Guerre.

Les chevaux servaient essentiellement à la cavalerie, mais leur efficacité fut grandement amoindrie par les guerres de tranchées. Cependant, les chevaux sont demeurés indispensables pour déplacer l’équipement vers la ligne de front et comme principal mode de transport. Ce conflit, qui provoqua la mort de huit millions de chevaux, fut terriblement difficile pour ce noble animal.

Les militaires avaient recours aux pigeons comme moyen de communication fiable entre la ligne de front et les quartiers généraux. Plus de 100 000 pigeons ont servi de messagers pendant la Première Guerre mondiale. À cette époque, toute personne qui tuait ou blessait un pigeon voyageur était reconnue coupable d’un crime dont la sanction allait d’une amende de 100 £ à une peine d’emprisonnement de six mois. Les pigeons étaient appréciés pour leur sens de l’orientation et leur rapidité, qui les rendait ainsi très difficile à abattre. En fait, l’introduction d’oiseaux de proie, comme les faucons, constitua la plus grande menace pour le pigeon.

L’armée s’est également servie des chiens et des chats pendant la guerre, mais sans commune mesure avec l’emploi que l’on faisait des chevaux ou des pigeons. Environ 20 000 chiens travaillèrent pour les Alliés dans des rôles divers : sentinelles, éclaireurs, messagers ou mascottes. Pour ce qui est des chats, leurs talents de chasseurs de rats et leur caractère agréable en faisaient des compagnons fort appréciés dans les tranchées.

Même si les conditions de vie de la plupart des animaux pendant la guerre étaient plutôt rudes, c’est pendant la Première Guerre mondiale que s’exprimèrent les premières voix en faveur des droits des animaux. Certains membres du personnel militaire, notamment les vétérinaires et les conducteurs de chevaux, incitèrent leurs camarades à traiter les animaux avec plus d’humanité.

Il importe également de souligner que la présence d’animaux dans les tranchées était une source de réconfort et d’amitié pour de nombreux soldats souffrant d’épuisement et de solitude.

En 2004, un cénotaphe a été dévoilé à Hyde Park, à Londres, en Angleterre, et le 3 novembre 2012, un monument commémoratif pour les animaux de guerre a été inauguré à Ottawa. Ces monuments rendent honneur au rôle qu’ont joué les animaux et aux sacrifices qu’ils ont consentis lors d’une guerre qu’ils n’ont pas choisi de livrer.

— Texte par Jessica Knapp


George Brockie Bannerman

George Brockie Bannerman

Le brancardier George Brockie Bannerman restera hanté par la souffrance des chevaux et des mules après la guerre.
John McCrae

John McCrae

C’est en attendant l’arrivée des blessés à sa tranchée-abri que McCrae composa In Flanders fields, le poème sur lequel repose sa renommée.
Thomas Sanderson Balmer

Thomas Sanderson Balmer

Thomas Sanderson Balmer a été un des premiers à s’enrôler lors de la Grande Guerre, laissant derrière lui son épouse et leurs deux enfants.