Le succès du Corps canadien à la crête de Vimy redonna confiance aux soldats. Les Canadiens formaient alors l’un des groupes les mieux formés et les plus coriaces sur le front ouest.
Le général Arthur Currie, qui était alors à la tête des quatre divisions canadiennes, ordonna un assaut en vue de capturer la ville française de Lens. Le feld-maréchal britannique Douglas Haig espérait qu’une attaque directe des Canadiens sur Lens éloignerait les Allemands des principales offensives alliées à Ypres et à Passchendaele, en Belgique. Currie élabora un autre plan d’attaque, en soulignant que la capture de la ville ne serait d’aucun effet si l’on ne prenait pas le contrôle des hauteurs la surplombant. Haig accepta le nouveau plan de Currie et, tôt le matin du 15 août 1917, les Canadiens attaquèrent, comme ils le firent à la crête de Vimy, protégés par des tirs d’artillerie nourris. Ils prirent rapidement le contrôle de la côte 70.
Au fur et à mesure qu’avançaient les Canadiens, les artilleurs concentrèrent leurs tirs vers la contre-attaque allemande qui traversait la ville de Lens en direction des nouvelles lignes formées par les Canadiens. Dans les jours qui suivirent, les Canadiens repoussèrent au moins 20 contre-attaques allemandes.
Malheureusement, les Canadiens ne parvinrent pas à prendre Lens. Les combats de la côte 70 coûtèrent la vie à plus de 9 000 soldats canadiens, presque autant que lors de la bataille de la crête de Vimy, qui s’était déroulée seulement quelques mois plus tôt. Ce fut également la première fois que les Allemands utilisèrent le gaz moutarde contre les Canadiens. Cependant, l’assaut réussit à éloigner les Allemands du saillant d’Ypres et à bâtir la réputation des combattants canadiens, alors considérés comme les plus acharnés du front.
— Texte par Joel Ralph