Charles Fontaine

« J’espère ma chère maman que tu seras contente de moi. Ma dernière pensée en entrant dans la tourmente à ma première en sortant a été pour toi. »


Né à Québec, Charles Fontaine (1889-1937) exerce le métier d’arpenteur-géomètre peu avant son enrôlement au sein du Corps expéditionnaire canadien, en mars 1915. Il compte déjà trois années d’expérience militaires en tant que signaleur au sein la Milice active non permanente. En octobre 1915, après son entrainement au camp de Valcartier, il suit son unité, le 41e Bataillon d’infanterie (canadien-français), vers l'Angleterre. Après la dissolution de son unité, Fontaine se promène d’unité en unité, avant d’être muté en tant que lieutenant au 22e Bataillon (canadien-français), le 1er juillet 1916. Il prend part à la fameuse bataille de Courcelette (15-19 septembre 1916) où il mérite la Croix militaire britannique (MC) pour sa vaillance et ses exploits. Soulagé, et surtout fier de ce qu’il a vécu, il écrit à sa mère:

« … À coup sûr, les prières de tous les miens m’ont protégés (sic) et aidé dans cette affaire. J’espère ma chère maman que tu seras contente de moi. Ma dernière pensée en entrant dans la tourmente à ma première en en sortant a été pour toi. En partant pour le feu, ta pensée m’a fait envisager le devoir et ses conséquences bien en face et prendre des décisions absolues. En sortant, ça m’a été une joie de penser que tu n’aurais pas de peine par moi. Le 22e Bataillon représentant de la race canadienne française n’as pas forligné (sic) : il peut, plus qu’avant, marcher drapeau déployé. Sur ce drapeau, l’on peut écrire en lettres d’or le nom de [Courcelette], conquis le [15] sep. 1916. Et pour les ans à venir, ceux qui le verront passer se souviendront de cette parole d’un général anglais “It is the most dashing attacks that I have ever seen on the Somme’’ ».

Fontaine participe également à la sanglante bataille de la Tranchée Regina, deux semaines plus tard (1er octobre 1916) puis à celle de Vimy (9-12 avril 1917). Toutefois, en mai 1917, souffrant de la fièvre des tranchées contractée dans le secteur de Vimy, il est hospitalisé à quelques reprises en France et en Angleterre, avant d’être retourné au Canada pour des raisons de santé. Il servira par la suite en qualité de major dans la région de Québec jusqu’à sa démobilisation.

Vous avez un parent qui a servi pendant la Grande Guerre? Soumettez son histoire et elle pourrait se retrouver sur le site de l’Album de la Grande Guerre.

—Texte de Michel Litalien. Lettre d’archive et photo : courtoisie de François Miville-Deschênes, petit-neveu de Charles Fontaine.