Cameron Dee Brant, soldat, tôlier et officier, né le 12 août 1887 à New Credit, Ontario, fils aîné de Robert Brant et de Lydia Lewis ; le 4 juillet 1911, il épousa à Brantford, Ontario, Florence Phillips ; décédé le 23 ou le 24 avril 1915 près d’Ypres (Ieper, Belgique).
De par son ascendance paternelle et maternelle, Cameron Dee Brant était l’arrière-arrière-petit-fils de Joseph Brant [Thayendanegea], le célèbre chef de guerre mohawk. Son arrière-grand-père paternel, fils de Joseph Brant, et son arrière-grand-mère paternelle, demi-sœur du révérend Peter Jones, se convertirent au méthodisme. À la fin des années 1820, ils allèrent vivre parmi les Sauteux méthodistes de la tribu des Mississagués à la rivière Credit, juste à l’ouest d’York (Toronto). Puis ils s’installèrent à New Credit, à côté des Six-Nations sur la rivière Grand, après qu’on eut fait partir les Mississagués de cet endroit en 1847. Les grands-parents paternels et les parents de Brant devinrent des fermiers prospères à New Credit. Ils étaient des piliers de l’église méthodiste locale et, durant plusieurs années, les parents de Brant accueillirent des assemblées en plein air à l’arrière de leur ferme.
Robert et Lydia Brant élevèrent neuf enfants et les encouragèrent tous à s’instruire le mieux possible, car ils accordaient beaucoup de valeur à l’éducation. Cameron fréquenta l’école de New Credit et la Hagersville High School. Passionné par la vie militaire dès son jeune âge, il lisait avidement sur la guerre. Peu après la fin de ses études secondaires, il entra à l’école militaire des Wolseley Barracks à London. Durant six ans, il servit dans le 37th Regiment (Haldimand Rifles). Il le quitta en janvier 1912 après s’être installé à Hamilton pour travailler dans une tôlerie. Il vivait à Hamilton avec sa femme, Florence Phillips ; elle n’était pas Amérindienne et habitait, avant son mariage, une ferme située près de Hagersville. Elle aussi avait fréquenté l’église méthodiste de New Credit.
Le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclara la guerre à l’Allemagne. Trois jours plus tard, Brant s’inscrivit au Corps expéditionnaire canadien comme simple soldat. On croit qu’il fut le premier membre des Six-Nations à s’enrôler. Promu officier pendant qu’il était au camp de Valcartier, dans la province de Québec, le lieutenant Brant du 4th Infantry Battalion s’embarqua pour la Grande-Bretagne le 3 octobre avec le premier contingent canadien. Après avoir subi un entraînement dans la plaine de Salisbury, son unité fut envoyée en France en février 1915. D’un naturel « calme et discret », Brant gagna bien vite la confiance de ses hommes. L’officier commandant de son bataillon déclara à la mi-mars : « Les gars sont prêts à le suivre partout. » En avril, au cours de la première grande bataille à laquelle participèrent les Canadiens, celle d’Ypres, Brant affronta bravement, à la tête de ses hommes, la féroce attaque allemande, qui fut précédée par l’émission de gaz toxiques. Il mourut au combat le 23 ou le 24. Son corps ne fut pas retrouvé.
Cameron Dee Brant fut parmi les premiers des quelque 300 hommes des Six-Nations à s’enrôler dans l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale et le premier des 30 qui moururent au combat. Au cours d’une cérémonie organisée par le maire de Brantford et d’autres notables du lieu, le comté de Brantford lui rendit hommage, comme le conseil héréditaire des Six-Nations. En 1919, à l’église méthodiste de New Credit, les Mississagués dévoilèrent une plaque commémorative en l’honneur du lieutenant Cameron D. Brant, le guerrier mohawk qui avait vécu et prié parmi eux.
—Texte par Donald B. Smith, “« BRANT, CAMERON DEE », dans Dictionnaire biographique du Canada, ol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 mars 2015. Pour cette bibliographie et d'autres, visiter le Dictionnaire biographique du Canada.