Passchendaele (26 octobre au 10 novembre 1917)

Des enseignements douloureux tirés de la boue et du sang versé en Belgique.


Les Canadiens ne voulaient pas aller à Passchendaele. Ils avaient déjà vécu l’expérience du saillant d’Ypres, en Belgique, et craignaient la tâche quasi impossible qui les attendait.

Les Britanniques, sous les commandes du général Sir Douglas Haig, se démenaient dans les champs boueux de la région depuis l’été 1917. En juin, ils firent exploser près d’un million de tonnes d’explosifs enfouis sous les lignes allemandes à la crête de Messines. Le 31 juillet, ils lancèrent officiellement la troisième bataille d’Ypres. La contre-attaque allemande musclée, comme toutes les autres, freina les ardeurs des Britanniques pendant le mois d’août.

De septembre à octobre, les Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais lancèrent une série d’attaques courtes et rapides pour réaliser des gains, mais l’objectif de capturer la crête de Passchendaele, le seul point en hauteur de la région, continuait de leur échapper. Des mois de combat et les pluies du mois d’octobre transformèrent la plupart des champs de bataille en mares de boue et d’eau qui engloutissaient littéralement le matériel et les hommes. Presque tous les repères visuels qui devaient servir à orienter les troupes étaient disparus dans la boue.

Les Canadiens avaient pour objectif de capturer ce qui restait de la ville de Passchendaele. Le général Arthur Currie, le commandant canadien, planifia une série de quatre attaques distinctes sur une période de deux semaines qui devaient leur permettre de prendre la crête.

Les Canadiens avancèrent laborieusement vers Passchendaele, détruisant systématiquement toutes les casemates et les points de résistance fortifiés des Allemands. En prenant Passchendaele, les Canadiens parvinrent à mettre fin à l’une des batailles les plus controversées de la guerre. Le commandant britannique Haig revendiqua la victoire, mais le coût humain fut terrible. Au cours de ces quatre mois de combats, les Allemands perdirent plus de 220 000 de leurs hommes, alors que les soldats britanniques et du Commonwealth subirent plus de 260 000 pertes et de nombreux blessés, incluant 17 000 Canadiens. Et pour souligner toute la futilité des combats, presque tout le territoire capturé par les Canadiens en 1917 fut repris par les Allemands pendant leur avancée du printemps 1918.

— Texte par Joel Ralph


Charles Sedore

Charles Sedore

Charles Sedore a été un soldat du 19e bataillon et a vécu les combats de près à Passchendaele, Ypres et Vimy.
Joseph Ernest Pagé

Joseph Ernest Pagé

He must have been destined to return home to Knowlton and raise a family because two soldiers, one on each side of him, were killed.
Robert Lester Harper

Robert Lester Harper

Il vota pour la conscription en 1917 après avoir constaté l’ampleur des besoins en renforts.