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La Société Saint-Vincent de Paul à Québec : Nourrir son âme et visiter les pauvres
de Réjean Lemoine
Les éditions GID, Québec, 2011, 223 p., $29.95

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 Patronage et église Saint-Vincent de Paul, 1937 (BAnQ)
 
En 2010, les derniers vestiges de l’église Saint-Vincent de Paul, situés dans l’arrondissement historique UNESCO de Québec, sont démolis pour faire place à un projet d’hôtel.
 
Certains affirment que le site n’avait aucune valeur patrimoniale, qu’il s’agissait d’une église parmi tant d’autres. La lecture de l’ouvrage de Rejean Lemoine sur la Société Saint Vincent de Paul démontre à quel point un tel constat est preuve d’amnésie collective face à notre passé. J’ose espérer que ces vestiges n’auraient jamais été rasés si les gens de Québec avaient pu prendre connaissance du contenu de cet ouvrage.
 
En fait, sur le site se dressait bien plus qu’une église de paroisse. C’était un lieu historique d’importance nationale. Le complexe Saint-Vincent de Paul était le siège social canadien d’un organisme qui a joué un rôle crucial pour alléger la pauvreté avant l’émergence de l’État providence, et cela dans tout le pays.  
 
La Société Saint-Vincent de Paul est fondée en France en 1833 pour s’attaquer aux inégalités sociales engendrées par l’urbanisation et l’industrialisation. Il s’agit d’un ordre laïc et masculin organisé en succursales quasi-indépendantes (appelées « conférences »). Chaque conférence regroupe de nombreux bénévoles voués à visiter les familles démunies de leur quartier dans la discrétion, l’humilité et l’anonymat.
 
La Société s’implante au Québec, plus particulièrement dans la ville de Québec, en 1846. Les conférences se multiplient rapidement dans la capitale. À la fin du XIXe siècle à Québec, une personne sur cinquante est membre de la Saint-Vincent de Paul; on compte donc 1,200 bénévoles répartis en une quarantaine de conférences. De plus, des milliers d’enfants provenant de milieux défavorisés profitent de l’éducation gratuite offerte les « Patro » dans la ville.La Société parraine d’autres initiatives : création de caisses d’épargne, soutien à l’asile du Bon Pasteur, mise en place de Gouttes de lait, parmi d’autres. Une communauté religieuse Saint-Vincent de Paul s’installe sur la côte d’Abraham en 1884 pour soutenir ces initiatives.
 
L’État providence remplace graduellement la Saint-Vincent de Paul. L’imaginaire populaire situe ce changement à l’époque de la Révolution tranquille des années 1960, mais il commence bien avant. La Grande Dépression des années 1930 oblige l’État à intervenir. Aux débuts de cette crise, la Saint-Vincent de Paul est mandatée de distribuer l’aide offerte par l’état. Toutefois, avec un taux de chômage dépassant 30%, la Saint-Vincent de Paul ne peut remplir la tâche. En 1933, la ville de Québec se voit obligée de créer un bureau municipal de chômage et Montréal fait de même.
 
La Saint-Vincent de Paul doit donc redéfinir son rôle. Elle arrête graduellement de distribuer des bons aux pauvres et s’attaque à de nouveaux problèmes comme la solitude des personnes et la condition des ex-détenus. Avec le temps, Les « Patros » deviennent des centres de loisir plutôt que des écoles. Dans les années 1970 et 1980, la Société est souvent perçue comme une organisation désuète composé de personnes âgées. Toutefois, au milieu des années 1980 elle abandonne sa discrétion traditionnelle et se taillera une nouvelle place dans la société en ralliant les jeunes et en se lançant dans de grandes campagnes médiatiques.  
 
Lemoine retrace habilement l’histoire de cet organisme dans un ouvrage vulgarisé s’adressant à un large lectorat. L’auteur est journaliste; cela s’apprécie dans son style clair et concis. Le ton fait contraste avec les nombreuses monographies sur les ordres religieux au Québec rédigées « à l’interne » dans un style orné, un peu trop élogieux, avec de nombreuses références aux interventions de la Divine Providence. Bien qu’il s’agisse d’une commande, la Société Saint-Vincent de Paul a eu la sagesse de donner assez de latitude à l’auteur. Il ne s’agit pas d’une hagiographie : l’ouvrage parle des réussites de la Société, mais aussi des aspects moins heureux de son histoire tel sa sympathie pour les mouvements fascistes d’Europe pendant les années 1930 et la difficile intégration des femmes.
 
Je n’ai qu’une seule critique : le contexte global de l’histoire de la charité à Québec aurait pu être plus détaillé. Le lecteur a souvent l’impression que la Saint-Vincent de Paul agissait seule. Comme plusieurs journalistes, Lemoine est sujet à l’exagération, affirmant que la Saint-Vincent de Paul était « le seul filet social face à la misère et la pauvreté » (60) ou avait « le monopole de l’assistance et de la charité dans la ville de Québec jusqu’à la Seconde Guerre mondiale » (198). Bien que la Saint-Vincent de Paul était un maillon incontournable à une certaine époque, elle n’était ni le seul, ni le premier organisme charitable. Les sociétés nationales, les sociétés de secours mutuel, les associations de travailleurs, la Société d’éducation de Québec et les nombreuses œuvres charitables protestantes se sont tous attaquées à la pauvreté au XIXe siècle, mais le livre n’aborde pas leur contribution. Lemoine parle un peu des ordres religieux catholiques tels les Sœurs grises et Frères des écoles chrétiennes, mais se permet quand même de conclure que la Saint Vincent de Paul avait un monopole sur la charité.
 
Cela dit, ayant lu plusieurs ouvrages soporifiques sur les ordres religieux du Québec, j’ose affirmer que l’ouvrage de Lemoine est l’un des rares exemples dans le genre qui est à la fois riche en contenu et captivant à lire.
Posté : 2011-12-21 23:12:22 par Patrick Donovan | avec 0 comments

Avant de commencer mon doctorat, j’ai demandé conseil à des amis qui avaient fait de telles études. J’ai oublié la plupart de ces conseils (je l’avoue), mais il y en a un dont je me rappelle toujours : « Trouve-toi du financement, concentre-toi sur tes études à 100% et SURTOUT n’accepte aucun contrat extérieur. » Les organismes subventionnaires semblent être du même avis. Le FQRSC, par exemple, exige que ses bousiers se consacrent aux études à temps plein et interdit tout travail au delà de 150 heures par semestre.

Comme plusieurs étudiants au doctorat, je n’ai pas suivi ce conseil. Après tout, les contrats permettent 1) de gagner de l’argent supplémentaire et 2) d’accumuler de l’expérience pratique. Cette année, j’ai eu la chance de me voir offrir des contrats de recherche et rédaction pour deux livres d’histoire – difficile de dire non!

Cela dit, je commence à comprendre pourquoi on m’avait conseillé de me consacrer uniquement à mon doctorat. « Multitasking » et études doctorales ne font pas bon ménage. En mettant les recherches de côté pour se concentrer sur autre chose, on sort de tout un univers de pensée. On perd rapidement nos points d’ancrages. Il est facile de jongler plusieurs tâches simples ; toutefois, retourner à la recherche n’est pas aussi aisé que la reprise d’un travail machinal. Ça peut parfois être long avant de retrouver nos repères et de replonger dans les mêmes profondeurs d’analyse.

Ne voulant pas devenir un de ces étudiants qui voient leurs doctorat s’étirer sur 10 ans, j’ai donc pris la résolution de maintenir le travail supplémentaire au minimum pour la prochaine année afin de bien avancer dans mes recherches. On replonge!

Posté : 2011-11-04 08:40:49 par Patrick Donovan | avec 0 comments
A Hair of the Dog: Irish drinking and American stereotype
de Richard Stivers (Pennsylvania State University Press, 1976)
 

La fête de la Saint-Patrick n'est pas loin derrière nous. Après avoir bu comme de vrais Irlandais, nous avons tous un peu du mal à nous y retrouver... D’où vient au juste le lien entre les Irlandais et l'alcool? Seriez-vous étonnés d'apprendre que les bars ont longtemps été fermés le jour de la Saint-Patrick en Irlande, même dans les années 1960? Est-ce vrai que les Irlandais ont une propension envers l'alcool? 

Si ces questions vous intriguent, permettez moi de suggérer le livre A Hair of the Dog: Irish drinking and American stereotype de l'auteur Richard Stivers. J'ai eu la chance de lire ce fascinant bouquin lors de mes recherches doctorales. Malheureusement, l'ouvrage est plutôt difficile à trouver. Sa publication remonte à 1976. Il a été réédité qu'une seule fois par une petite maison d'édition. En général, nos professeurs nous encouragent à lire des ouvrages plus récents ; ceux-ci incorporent et commentent les recherches antérieures tout en profitant de l'évolution des méthodologies, etc. Cela dit, la question des Irlandais et l'alcool a été peu abordée depuis Stivers.  

En gros, Stivers parcourt deux siècles d'histoire pour démontrer comment ce rapport a été utilisé à la fois pour et contre les Irlandais. Au début des années 1800, la consommation abusive d'alcool chez les classes populaires était généralisé tant en Irlande qu'en Écosse ou en Angleterre. Cela a favorisé l'émergence des mouvements de tempérance. Malgré des débuts prometteurs en Irlande, la tempérance n'a jamais eu autant de succès qu'en Grande-Bretagne. L'auteur avance plusieurs raisons pour expliquer cet échec, notamment des causes liées à la gestion des terres et à la faible industrialisation de l'Irlande. Quoi? Comment? Allez lire le livre, tout y est expliqué.

Du côté des États-Unis, la tempérance était perçue comme une initiative Protestante douteuse. Les immigrants irlandais fréquentaient les tavernes urbaines non seulement pour l'alcool, mais aussi parce qu'elles avaient des liens avec les employeurs. En gros, au milieu de XIXe siècle, il était vrai que les immigrants irlandais, souvent pauvres, buvaient plus que leurs compatriotes provenant d'autres ethnies. L'émergence de la caricature du "drunken Paddy" aux allures de singe violent n'a pas facilité leur intégration en Amérique. Certains groupes irlandais militaient contre ces stéréotypes.
  
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Malgre tout cela, les Irlandais se sont intégrés dans leurs sociétés d'accueil. Cela a fait en sorte que le stéréotype de l'alcoolique dangereux s'est transformé en un stéréotype de bon-vivant et de joyeux fêtard. Puisque ce nouveau stéréotype positif leur permettait de se démarquer des masses américaines, les classes moyennes d'origine irlandaise se sont mises à boire avec fierté au tournant du XXe siècle. Et maintenant, nous sommes tous « Irish for a day » lors de la Saint-Patrick. Voilà une bonne occasion de lever nos verres et trinquer!

Posté : 2011-04-01 16:03:11 par Patrick Donovan | avec 0 comments

Voilà, c'est terminé. L'examen de doctorat s'est bien déroulé. C'était toutefois une épreuve plutôt intimidante. J'explique…

La rédaction de la dernière épreuve écrite n'avait rien de trop stressant. Un comité de trois professeurs m'a soumis trois questions. J'avais une semaine pour rédiger un texte d'une quinzaine de pages en réponse à l’une des questions. Cela me donnait amplement de temps pour réfléchir et relire mes notes afin de bien formuler mes arguments.

Par contre, l'épreuve orale était une tout autre histoire. Je n'avais pas le luxe du temps ou de mes notes. Comment serait-il possible de me rappeler des dizaines de milliers de pages lues au cours de l'été et de l'automne? En jasant avec d'autres ayant vécu cette épreuve, j'étais soulagé de constater qu'il était plus que normal de se sentir anxieux.

Finalement, ce n'était pas si pire. Il n'était pas nécessaire de me rappeler de tout mais seulement de prouver que j'y avais réfléchi. Le fonctionnement de l'examen de doctorat diffère à la fois d'école en école et aussi en fonction des professeurs qui font partie du comité d'évaluation. Dans certains établissements, la tendance est plutôt de tester les connaissances – poser des questions dans le genre "Qu'est-ce que l'auteur X dit à propos de Y?" À l'Université Laval, mon comité d'évaluation m'a plutôt interrogé sur des questions plus larges portant sur les défis du métier d'historien. Celles-ci n'étaient pas nécessairement abordées directement dans ma liste de lectures, mais c'est le genre de question qu'on se pose à force de lire.

Après avoir répondu à ces difficiles questions du mieux que je pouvais, on m'a demandé de quitter la salle pour quelques instants afin que les évaluateurs délibèrent. Quelques minutes plus tard, on m'a réinvité dans la salle et je me suis assis. Les trois professeurs se sont levés. Je me suis donc levé. Je me sentais un peu comme dans un procès. Mon directeur a prononcé le jugement et la note accordée. Heureusement, ils étaient positifs dans les deux cas.

Quel soulagement! Un beau cadeau pour amorcer le temps des Fêtes.

Posté : 2011-04-01 15:58:15 par Patrick Donovan | avec 0 comments

C’est l’automne et la chaleur étouffante disparait pour laisser place à un climat propice à la lecture et à l’étude.

Je m’apprête maintenant à confronter l’examen de doctorat. C’est une étape charnière qui me permettra de changer mon statut du simple « étudiant au doctorat » à celui plus prestigieux de « candidat au doctorat ». En d’autres mots je serai promu de « pseudo-docteur » à « presque-docteur ». De façon plus concrète, cela veut dire que la scolarité et les examens seront terminés et que je pourrai me consacrer à la recherche et à la rédaction de ma thèse. Mais il reste quand même au moins deux ans et demi avant de compléter le tout.

En quoi consiste l’examen de doctorat? Et bien je dois d’abord préparer une liste de lecture. Cette bibliographie comporte livres et articles complémentaires à ma recherche principale. Bref, il s’agit d’élargir le sujet de ma thèse. Dans mon cas, ma thèse portera sur les relations interculturelles dans la ville de Québec, entre 1845 et 1920. Mes sujets de lecture pour l’examen de doctorat portent donc sur les relations interculturelles dans la province de Québec et sur les relations interculturelles des populations d’origine irlandaise en Amérique du Nord. Par exemple, j’ai lu des textes sur la manière dont les Chinois et les Irlandais vivaient ensemble à San Francisco (en résumé : ils n’étaient pas bons amis). Ensuite j’ai minutieusement annoté chacun des textes, ce qui m’a gardé occupé pendant plusieurs mois. Je viens tout juste de compléter les lectures. Maintenant c’est l’heure d’écrire. Il y a deux épreuves écrites portant sur ces lectures et un examen oral final au mois de décembre.

Posté : 2010-11-08 19:48:56 par Patrick Donovan | avec 0 comments

Le printemps, c’est la saison des colloques. Au cours du dernier mois je me suis amusé à jouer tous les rôles imaginables afin de bien profiter de cette saison : spectateur, participant à une table ronde, conférencier, président de session et organisateur de colloque. Voyons voir…

Spectateur : C’est le rôle le plus facile. Il s’agit d’écouter attentivement… la plupart du temps.

Participant à une table ronde : Présidée par Brian Young, cette table ronde présentée lors du congrès de la Fédération canadienne des sciences humaines à l’Université Concordia s’intitulait « Écrire l’histoire des anglophones du Québec. On m’a demandé de parler des divisions au sein de la communauté anglophone de Québec. Les tables rondes sont généralement plus informelles que les communications scientifiques. J’en ai donc profité pour amener une proposition saugrenue : la déconstruction du mot « anglophone ». J’espérais pouvoir reconstruire le tout pendant la période de questions, mais hélas…

Conférencier : Lors du congrès de l’Acfas à l’Université de Montréal, j’ai proposé une conférence sur la place du Québec dans la diaspora irlandaise. Cela m’a demandé un peu plus de préparation, les conférences académiques requérant plus de rigueur scientifique que les tables rondes. Place aux méthodologies, aux définitions de termes, aux statistiques (tout en essayant d’être intéressant, bien sûr). 

Président de session: Lianne Moyes m’a demandé de présider une table ronde à l’Acfas sur les écrivains anglo-montréalais. Un président de session a besoin de deux qualités : 1) la capacité de bien lire les biographies des présentateurs qui lui sont fournies et 2) la capacité de rappeler à l’ordre les présentateurs de façon subtile et diplomatique lorsque leur temps est écoulé. La capacité de bien résumer la discussion en une phrase est un atout. Mon résumé : un bon roman anglo-montréalais ne joue pas sur les clichés des deux solitudes ou des bagels.

Organisateur de colloque : J’ai travaillé avec Lorraine O’Donnell, coordonnatrice de RRCQEA, afin d’organiser un colloque multidisciplinaire sur les Québécois d’expression anglaise. C’est long, organiser un colloque. Des centaines d’heures. Beaucoup plus long que tous les autres rôles ci-dessus. Mais ça permet de voir les coulisses du monde académique, de prendre de l’expérience, de rencontrer des gens et (de manière pragmatique) de payer son loyer.

Posté : 2010-06-09 03:03:39 par Patrick Donovan | avec 0 comments

Je suis assis dans un train Montréal-New York, un long périple de presque 12 heures. Il y a des moyens plus rapides de se rendre au Big Apple, mais le train me permet de m’étirer, de brancher mon ordi et de regarder le paysage du Lac Champlain défiler à ma gauche. C’est beau. J’ai passé une vingtaine d’étés au Vermont, je connais ce paysage, mais aujourd’hui les monts verts de Champlain sont blancs. Où suis-je? Je pense que je suis près de Pointe-à-la-Chevelure, un nom qui n’apparait pas sur Google Maps puisque le village s’appelle maintenant Crown Point. Je rêvasse en regardant le lac, imaginant ces soldats de la Nouvelle-France perdus dans la brousse, loin de Montréal, encore plus loin de la métropole. Une force anglaise imposante menace leur fort durant l'été 1759. Les Français n’ont aucune chance. Ils détruisent le fort et abandonnent leurs fermes.

En rêvant ainsi, je me rappelle une des raisons pour laquelle j’ai choisi d’étudier l’histoire. C’est égoïste, je le sais, mais l’histoire me permet de faire les plus beaux voyages. Je peux non seulement me déplacer dans l’espace, mais aussi dans le temps. Cela ajoute une dimension qui enrichit tous les voyages. Pas besoin d’aller loin – une courte balade dans mon propre quartier peut devenir une véritable épopée, le regard parcourant des siècles.  

Posté : 2010-03-05 17:20:18 par Patrick Donovan | avec 0 comments

L’an dernier, j’ai quitté mon emploi pour entreprendre des études doctorales en histoire à l’Université Laval. Je travaillais au Centre Morrin à Québec à un projet qui visait à restaurer et mettre en valeur un édifice du Vieux-Québec ayant abrité une prison, un collège presbytérien et une magnifique bibliothèque d’allure victorienne. C’était un super projet, mais après cinq ans, j’avais envie de passer à autre chose.

Ce travail m’a permis entre autres d’acquérir une expertise dans la rédaction de demandes de bourses. J’ai appris l’art de pondre des projets culturels et historiques et à monter des budgets. Toutefois, après que ces demandes eurent cheminé à travers les dédales de ministères et que nous recevions finalement le chèque, il nous restait souvent très peu de temps pour nous consacrer aux projets. En tout cas, ce n’était certainement pas moi qui allais mener un de ces projets à terme, car déjà, il fallait m’occuper de nouvelles demandes de subvention, de questions administratives ou de différends avec un sous-traiteur. C’était stimulant de jouer au pompier, mais j’avais besoin d’un changement.

J’ai eu envie de monter un projet, de le mener à terme et de bien m’y consacrer sans devoir tourner les coins ronds. J’ai donc envoyé des demandes de bourse en 2008 pour entreprendre un doctorat à l’automne 2009. Et me voilà. Je ne regrette aucunement ce choix. La nature du projet?
Mon sujet de thèse? On s’en reparle.

Posté : 2010-03-05 14:24:36 par Patrick Donovan | avec 0 comments

Patrick Donovan

Originaire de Québec, Patrick Donovan entreprend un doctorat en histoire à l’Université Laval. Il est boursier du FQRSC. De 2004 à 2009, il a travaillé au Centre Morrin à Québec, notamment comme directeur exécutif. Il s’implique dans plusieurs organismes dédiés au patrimoine. Il a siégé comme vice président de QAHN (Quebec Anglophone Heritage Network).

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