Mot de passe oublié

Nous continuons toujours notre émission de radio commencée l'été dernier sur les ondes de CHYZ 94,3, la radio-campus de l'Université Laval, tous le mercredi soir de 20h30 à 21h30.

Nous faisons même parler de nous dans la presse universitaire, en l'occurence le fil. Je laisse le soin à Alex TREMBLAY, également blogueur pour Histoire-Canada.ca, de vous en dire plus :

http://www.histoirecanada.ca/getdoc/84453e64-a41c-4fd6-8e0d-49d35a6b5e32/default.aspx
 
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Pour ma part, je n'oublie pas mes projets, c'est juste que je manque cruellement de temps, la session d'Automne 2012 ayant été particulièrement chargée...
Posté : 2012-12-06 12:36:21 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
Annonçons la couleur dès le début, cet article sera le dernier de la longue (et passionnante j'espère) série historique sur le Titanic. J'entamerai par après quelques billets sur le raid canadien sur Dieppe en 1942, puis prendrai le train en marche et ferait un suivi des principaux évènements de la Guerre de 1812 (qui dure jusqu'en 1814, fait que les premiers articles ne seront pas en phase avec la chronologie, mais j'essaierai de poster les autres à la date anniversaire). Bonne lecture !
 
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Nous allons y aller en remontant le fleuve Saint-Laurent, je n'ai pas trouvé grand chose (faute de temps à consacrer pleinement à ce blogue) pour le reste de la Confédération du Canada...

I Rimouski.

Le Site historique maritime de la Pointe-au-Père rend hommage aux victimes du R.M.S Titanic et du R.M.S. Empress of Ireland, coulé le 28 Mai 1914 au large de Rimouski, et présente notamment plusieurs objets issus des naufrages. C'est dans les environs de Rimouski que la plupart des navires faisaient appel à des pilotes des villages environnants pour naviguer dans le Saint-Laurent qui commence à se resserrer et présente en direction de Québec d'inquiétants hauts-fonds rocheux.

 
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Quel rapport direct avec le Titanic ? Sur l'Empress of Ireland en 1914, il y avait un chauffeur (qui s'est illustré pendant le naufrage en parvenant à mettre un canot à l'eau puis en secourant les survivants), William CLARK. Deux ans auparavant, il survivait à un autre naufrage, celui du Titanic, où il remplissait la même fonction. Et le 7 Mai 1915, il est probable qu'il était aussi chauffeur sur le R.M.S. Lusitania lorsqu'il fut torpillé. Il travaillait alors sous le nom de Franck TONER pour éviter l'étiquette de porte-poisse...

Toute son histoire est racontée ici par monsieur Albéric GALLANT (du Site historique et maritime de la Pointe-au-Père) interviewé par Jean-Philippe PROULX pour Histoire-Canada.ca.

Le problème avec le Titanic, c'est qu'entre vérité et légende, même chez les survivants... En clair, si je crois vraisemblable les faits et gestes de William CLARK sur l'Empress of Ireland (coulé en quelques minutes, ce qui laisse peu de temps), j'ai franchement des doutes quant à ses dires pour le Titanic. Pour plusieurs raisons, notamment, que j'explique ici.
_William CLARK a été chauffeur sur le paquebot, c'est entendu. Entendu aussi qu'il soit resté à son poste jusqu'au bout et soit remonté sur le pont à l'ordre d'abandon du navire vers 01h55, alors que tous les canots étaient partis.
_À partir de là, deux hypothèses :
__Il a sauté à la mer, faisant partie des neuf premiers (dont quatre mécaniciens) à tenter l'expérience, et a donc été récupéré par le canot n°4 (et non le canot n°15, le seul à être parti à pleine charge) qui venait d'être affalé.
__Il est resté sur le Titanic jusqu'au bout, et a eu la chance d'être récupéré, là encore par le canot n°4 (nan, toujours pas le 15), le plus près du navire et le premier à revenir sur les lieux.
_Dans tous les cas, aucune chaudière du Titanic n'a explosé. Elles avaient été purgées et refroidies dès la première heure du naufrage. Je taxe donc ce brave homme d'exagération quant à son aventure. Qu'il ait été aspiré par le navire et qu'il ait eu des difficultés à remonter, je veux bien le croire. Je veux bien aussi envisager qu'une bulle d'air s'échappant des flancs du bateau l'ait aidé, mais ne me parlez d'explosion.
_Dans tous les cas également, il s'est trompé sur son numéro de canot. Il n'a pu être récupéré que par le n°4, mais il peut très bien s'être retrouvé sur le n°15 par après, lors de la réorganisation des chaloupes et de leur arrimage en attendant des secours.

II Québec.

Deux personnalités importantes sont à signaler pour Québec dans l'histoire du Titanic.

Lord William James, Baron et Vicomte PIRRIE (1847-1924), propriétaire des chantiers navals Harland & Wolff de Belfast où a été construit le Titanic, actionnaire important de la White Star Line et un des instigateurs du projet de la Classe Olympic. C'est également l'oncle de l'ingénieur qui a conçu le Titanic, Thomas ANDREWS, décédé dans la catastrophe. D'origine irlandaise, il est cependant né à Québec. Décédé d'une pneumonie lors d'un voyage en Amérique du Sud, il est rapatrié à Belfast par l'une de ses plus belles créations, le jumeau du Titanic, le R.M.S. Olympic.

 
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Parmi les passagers, on trouvait aussi le sculpteur français canadianophile Paul CHEVRÉ (1866-1914). Il est l'auteur de plusieurs bustes de Sir Wilrid LAURIER (1841-1919) - Premier Ministre de la Confédération du Canada (1896-1911) - dont un sur lequel l'artiste travaillait coula dans le naufrage. Mais c'est surtout l'auteur de deux grandes statues qui ornent les environs de l'Hôtel du Parlement de Québec : celle d'Honoré MERCIER (1840-1894), Premier Ministre de la Province canadienne de Québec (1887-1891), réalisée en 1906, et celle de l'historien François-Xavier GARNEAU (1809-1866) réalisée en 1911. Mais sa plus célèbre reste cette qui trône sur la Terrasse Dufferin devant le Château Frontenac, l'imposant monument à Samuel de CHAMPLAIN (1567-1635) réalisée en 1896. Le soir du naufrage, Paul CHEVRÉ (qui voyageait en Première Classe, cabine A9) jouait au bridge avec l'aviateur Pierre MARÉCHAL, Lucien SMITH et Alfred OMONT. À l'annonce du péril, ils mettent leurs cartes dans leurs poches et se rendent sur le pont, où ils profitent du manque de femmes et de l'amabilité de l'officier MURDOCH pour embarquer à bord du canot n°7, à l'exception de Lucien SMITH parti chercher son épouse et qui périra dans le naufrage.
 
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III Montréal.

C'est à Montréal que l'on trouve le plus de monuments en rapport avec le Titanic et son naufrage.

La White Star Line avait à l'époque ses bureaux dans l'édifice Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC), rue Saint-Jacques Ouest. C'est là que les familles inquiètes se sont d'abord rendues avant de prendre la route de New York ou d'Halifax.

 
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Au 333 rue de la Commune, avec vue sur le Port, se trouve l'édifice Allan, siège de la Allan Company, compagnie navale propriétaire du S.S. Virginian, l'un des premiers navires au courant de la détresse du Titanic et qui a relayé le message, qui s'est donc rendu (en passant par Cap Race) jusqu'à Montréal. Le récepteur ayant un ami dans la presse, les journalistes montréalais sont les premiers mis au courant du naufrage et le suivent pour ainsi dire en temps réel. La Dépêche de Montréal du Lundi 15 Avril 1912 sera donc le premier quotidien du monde à publier sur la catastrophe, et ses informations seront reprises par plusieurs journaux américains.
 
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En Première classe se trouvait le banquier Harry Markland MOLSON (1856-1912), l'un des plus importants de la ville et yachtman confirmé première photo). En Europe depuis plusieurs mois, il avait été convaincu par son ami (seconde photo) le lieutenant-colonel Arthur Godfrey PEUCHEN (1859-1929), également yachtman montréalais, de retarder son retour pour pouvoir voyager sur le Titanic. Si PEUCHEN survécut en descendant en rappel dans le canot n°6, MOLSON resta sur le pont et coula. Le Banque Molson était située au 228 rue Saint-Jacques Ouest.
 
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Pour les passionnés de généalogie et du Régime seigneurial... Parmi les survivantes, traumatisées à vie bien qu'effectuant souvent le voyage Amérique-Europe pour affaire, on trouve Marie Josette Hélène CHAPUT-BAXTER de Lanaudière et sa fille Mary Hélène Suzette BAXTER (toutes deux ci-dessous en photo), qui résidaient dans ce qui est aujourd'hui le Baxter Block sur le Boulevard Saint-Laurent, propriété du banquier et courtier en diamant monréalais James BAXTER (décédé en 1905). Josette Hélène de Lanaudière descendait en droite ligne d'une influente famille seigneuriale, les Tardieu de Lanaudière, et d'une ancêtre glorieuse dans l'histoire des premiers colons, Madeleine de Verchères (1678-1747) dont on peut voir une statue sur le port de Verchères (Route 132). Quigg Edmond BAXTER (1887-1912), le fils de Hélène (deuxième photo) meurt dans le naufrage tandis que sa famille et sa bien aimée Berthe Antonine MAYNE (1887-1962), chanteuse de cabaret belge (troisième photo), échappent à la mort à bord du canot N°6.
 
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Notons que la famille ALLISON, dont nous avons abondamment parlé en raison de son destin tragique (décès de la petite Loraine avec ses parents, la seule enfant de Première Classe à périr), bien qu'originaire de Toronto (Province canadienne d'Ontario) et y vivant la plupart du temps, possédait une maison au 464 Avenue Roslyn à Westmount.
 
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Parmi les victimes qui endeuillèrent le plus la haute société canadienne... et l'économie, on compte Charles Melville HAYS (1856-1912), magnat du chemin de fer, propriétaire de la Compagnie de Chemin de Fer du Grand Tronc du Canada, qu'il avait sauvée de la faillite, canadianisée, redressée, modernisée et remise sur la voie d'un tracé transcontinental (au prix de plusieurs grèves qu'il mate de façon particulièrement répressive...). Il avait son siège dans l'édifice Gérald GODIN, au 360 rue McGill.
 
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Le Cimetière Mont Royal accueille douze tombes de passagers morts sur le Titanic. Parmi elles, celle du banquier MOLSON (Section F-1) et celle de Charles HAYS (Section Pine Hill Side), retrouvé par le Minia en Avril 1912, et auprès de qui sont enterrées sa femme et sa fille. Le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges accueille également sept tombes de victimes.
 
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IV Ailleurs dans la Confédération du Canada.

À Ottawa, Province canadienne d'Ontario, le célébrissime Fairmont Hôtel Château Laurier devait être inauguré le 26 Avril 1912 en présence de Paul CHEVRÉ et de Charles Melville HAYS comme Président d'Honneur. Le décès de ce dernier fit que la cérémonie fut annulée... On raconte que le fantôme de HAYS revient hanter cet hôtel...

 
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Et toujours à propos de Charles Melville HAYS, les villes de Melville (Province canadienne du Saskatchewan) et de Hays (Province canadienne d'Alberta) ont été nommées en son honneur.

Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer :
_Alan HUSTAK, Titanic : The Canadian Story, Montréal, Véhicule Press, 1998 (réédition en 2012).
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_Titanic : The Canadian Story, L'Héritage canadien, DVD documentaire, 2012.

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Posté : 2012-10-18 23:41:32 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
En Nouvelle-Écosse, qu'avons-nous en raport avec le R.M.S. Titanic ? Ironiquement, plein de choses, même si la destination du paquebot était New York. La fin de carrière, en quelque sorte, du Titanic s'est en effet jouée à Halifax.

Déjà, sur le plan purement historique et évènementiel, les premières éditions de la presse du Lundi 15 Avril 1912 ont d'abord annoncé  que le Titanic, endommagé, était remorqué vers Halifax, qui était alors le deuxième plus grand port occidental de l'Océan Atlantique Nord.

Au lendemain du naufrage, la White Star Line fait le tour des compagnies de câblage télégraphiques et des pêcheries pour affréter des navires en vue de croiser sur les lieux du naufrage pour ramener les corps.

Le premier à partir est le Cable Ship C.S. Mackay-Bennett, qui part du port de Halifax dès le Mercredi 17 Avril 1912. Arrivé sur place, il recueille cent quatre-vingts-sept corps. Il revient à à Halifax le Mardi 30 Avril 1912, drapeau en berne et en silence. À cette arrivée, la ville fait sonner le glas à toutes ses églises et les drapeaux sont mis en berne.

 
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Le Lundi 22 Avril 1912, c'est le SteamShip S.S. Minia qui part de Halifax avec une mission similaire. Il arrive plus tard sur les lieux, inhume cent douze corps à la mer tant ils étaient abîmés par le temps, la mer et les oiseaux et non identifiables. Il ne ramène finalement que quatorze corps au port d'Halifax le Lundi 6 Mai 1912.
 
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Enfin, c'est le Canadian Government Ship C.G.S. Montmagny, du Ministère de la Marine et des Pêcherie de la Confédération du Canada, qui part fin Avril 1912 pour tenter une dernière mission. Vaine, quatre corps seront repêchés pour être inhumés en pleine mer. Un dernier cadavre sera ramené à Halifax en Juin 1912, repêché par des navires de croisière. Pour l'anecdote, le Montmagny sera coulé accidentellement en 1914 dans le fleuve Saint-Laurent au large de la ville de... Montmagny.
 
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À quai, des dizaines de corbillard attendent de ramener les cercueils débarqués au Club de Curling Mayflower d'Halifax, où les corps seront mis en bière, identifiés ou non, et dirigés vers les cimetières de la ville.
 
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Ces cimetières sont au nombre de trois.

Le Cimetière Fairview, cimetière multiconfessionnel où sont enterrés cent vingt-et-une victimes (parfois non-identifiées) du naufrage, tous les enterrements ayant été pris en compte par la ville sauf une tombe, celle de "l'enfant anonyme", âgé de deux ans, qui a tellement ému les marins du Mackay-Bennett qu'ils se sont cotisés pour payer l'enterrement. On sait aujourd'hui qu'il s'agit du petit Sydney Leslie GOODWIN (1910-1912), d'une famille nombreuse de Troisième Classe. Néanmoins, cette tombe reste le symbole de tous les enfants morts lors du naufrage.

 
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Le Cimetière du Mont Olivet, de confession chrétienne, catholique, apostolique et romaine, qui accueille dix-neuf tombes de passagers du Titanic, tous rigoureusement identifiés.
 
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Enfin, le Cimetière du Baron de Hirsch, de confession juive, accueillant dix tombes du naufrage, dont celle de Michel NAVRATIL (1880-1912), qui voyageait on s'en souvient sous l'identité de Louis Michel HOFFMAN. L'identité prouvée parr le passeport prêté a induit les autorités en erreur quant à sa confession, même si son épouse a ensuite fait rétablir le vrai nom sur la tombe.
 
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On trouve encore à Halifax, au 989 Young Avenue, une élégante maison ayant appartenu au multimillionnaire George WRIGHT (1849-1912), décédé dans la catastrophe et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Par testament, il léguait sa maison au Conseil de la Ligue des Femmes de Halifax, qui la possède encore aujourd'hui.
 
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Au 1682 rue Hollis se trouve l'office de la White Star Line pour Halifax, le bâtiment est resté à l'identique depuis 1912. C'est ici que les familles venaient réclamer les corps ou s'informer de l'identification des victimes... et les survivants canadiens réclamer remboursement !
 
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Par ailleurs, Halifax était et est resté le port de référence pour la plupart des croisières entre l'Europe et l'Amérique de la White Star Line, desservie par son navire fétiche, le R.M.S. Olympic, jumeau du Titanic. C'est d'ailleurs de là qu'il venait quand il a tenté de porter secours au paquebot en détresse. Loin de connaître le tragique destin de ses deux frères, l'Olympic fut un sinon le navire le plus apprécié des habitants d'Halifax, de par son rôle de transporteur de troupes durant la Grande Première Guerre mondiale (1914-1918) qui a ramené les soldats au pays en 1919 (avec son beau camouflage), et y gagna lesurnom de "Old Reliable" ("le Vieux Fidèle"). Il fut désarmé en 1934 et démoli en 1937. C'était, malgré tout, une part du Titanic qui visitait ainsi Halifax de temps à autre...
 
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Enfin, le Musée maritime de l'Atlantique à Halifax a ouvert, depuis Avril 2012, une exposition permanente portant sur le Titanic, présentant notamment de nombreux objets remontés de l'épave.
 
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Posté : 2012-10-02 18:23:00 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
Le 15 Avril 1912, le R.M.S. Titanic sombrait par 41°43'55'' de latitude Nord et 49°56'45'' de longitude Ouest. À 150 kilomètres en plein nord-ouest, les côtes de l'île de Terre-Neuve.

 
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Bien que le paquebot n'ait pas sombré dans les eaux territoriales canadiennes terre-neuviennes, on parle bel et bien du secteur de Terre-Neuve pour situer le lieu du naufrage. Le Titanic a coulé au sud de ce que les pêcheurs appellent les Grands Bancs de Terre-Neuve, zone très poissonneuse (morue) mais dangereuse à naviguer, entre la météo capricieuse, la brume et bien sûr les icebergs. Les rochers aussi, même si le Titanic était au sud des Grands Bancs et des haut-fonds du plateau continental nord-américain que les poissons préfèrent et a donc touché le fond par 3.821 mètres dans les abysses atalntiques au bas de l'impressionnante falaise sous-marine que forme le plateau précité.
 
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Dans la Province même, que trouvons-nous en rapport avec le paquebot légendaire ? Sur l'Île de Terre-Neuve, au sud de la capitale Saint-John's et au sud-est de la presqu'île d'Avalon se trouve Cap Race.
 
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Cap Race, c'est l'un des lieux les plus importants dans l'histoire de la navigation de l'Océan Atlantique Nord. Couvert de brume, battu par les vents, entouré de rochers, lieu de multiples naufrages, il y fut installé dès 1856 un phare qui se trouve aujourd'hui à Ottawa devant le Musée des Sciences et de la Technologie du Canada. Il a été remplacé par un phare en béton en 1907, à la lentille à échelons, plus puissante, et qui est encore en place aujourd'hui.

Timbre Poste Canada de 1943.
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En 1904, la compagnie Marconi installe la première station de Télégraphie Sans Fil (T.S.F.) du Canada, avec pour objectif de transmettre les messages des navires vers l'intérieur des terres. C'est avec cette station que le 14 Avril 1912, toute la journée, avant et après la panne, les opérateurs du Titanic ont communiqué pour transmettre les messages commerciaux et privés des passagers vers la station relais Marconi de New York encore trop éloignée. Dans la nuit, c'est la première station à recevoir le message de détresse et à le faire suivre en priorité aux autres navires, au siège de la White Star Line à Montréal et à la station de New York qui, elle, prévint la presse pour suivre "en temps réel" l'évolution du naufrage, une première dans l'histoire maritime.
 
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Lieu historique national depuis 1974, Cap Race est édifice fédéral du patrimoine (donc protégé) depuis 1990. Le grand mât qui se dresse aujourd'hui date de 1946 et servait d'amplificateur pour le système parabollique radionavigation et de positionnement LORAN (LOng RAnge Navigation). Il remplaçait la modeste (mais déjà rande) antenne de liaison T.S.F..
 
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Posté : 2012-08-12 13:52:23 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
Bien le bonjour.

Toud'abord, je vous présente toutes mes excuses pour ma longue absence sur la Toile et par conséquent sur ce blogue et sur ce site. Je regrette profondément n'avoir pas pu suivre de plus près les travaux des Jeunes citoyens (photo: Cyberbulletin du patrimoine du Nouveau-Brunswick du L. 23/07/2012), alors même que l'Histoire et l'éducation sont pour moi des priorités absolues.
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Ensuite, vous aurez remarqué que je n'ai pas achevé ma série sur le Titanic et le Canada comme je vous l'avais promis. Rassurez-vous je m'y mets dès maintenant. Elle se fera en quatre articles que j'essaierai de faire brefs mais instructifs.
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Ensuite, je rédigerai un ou deux billets sur le désastreux raid canadien à Dieppe (en France occupée) en 1942.
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Parallèlement, je commencerai enfin (et en retard) le suivi de la Guerre de 1812 que je vous avais également promis.
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En revanche, je renonce sur mes autres blogues à suivre l'épopée napoléonienne de 1812 en Russie, je ne peux pas être partout non plus et il faut quand même que je me réserve du temps pour ma maîtrise... et les compte-rendus de lecture (J'y pense et ça va se faire, Jean-Philippe, promis !).

Il faut juste me laisser le temps de revenir en Amérique, mes vacances dans ma famille en France s'achèvent, de même que mes prenants travaux d'été: les camps de vacances.
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Merci de votre patience, et j'espère que vous avez passé un bel été, qu'on m'a dit meilleur qu'en France où le mois de juillet a été pourri.
Posté : 2012-08-12 12:45:46 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
Les 150 ans du roman "Les Misérables" (1862) de Victor Marie HUGO (1802-1885), par la célébration des 180 ans de l'Insurrection républicaine de Juin 1832, passage clef du livre, ça n'a aucun rapport avec le Canada, alors c'est et que ça se passe !
 
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Posté : 2012-06-05 13:18:25 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments

De retour pour une nouvelle émission ! Aujourd'hui, vous aurez l'honneur de rencontrer notre troisième animateur, Anthony SAVARD-GOGUEN, de retour d'Irlande et qui assurera la permanence pendant l'été. Vous serez également les témoins privilégiés d'un duo mémorable entre Alex TREMBLAY et moi sur "Les yeux d’Émilie" (1977) de Joseph Ira "Joe" DASSIN (1938-1980). Vous connaîtrez enfin mon sujet de mémoire de maîtrise en Histoire. Vous sourirez devant un incident technique à la toute fin, qui m'a fait passer pour un con une andouille.

 

 

Mais surtout, vous découvrirez des idées de sorties historiques pour profiter du beau temps de l'été qui s'annonce !

 

Sur CHYZ 94.3, le blogue pour avoir tous les détails et quelques adresses, c'est . Quant à la rediffusion de l'émission d'hier, c'est . Rendez-vous tous les Mercredis de 20h30 à 21h30.

Posté : 2012-05-31 13:34:06 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments

C'était un sacré manque à combler, comment voulez-vous faire une série historique sérieuse sans une bibliographie (aussi légère soit-elle, même si je me suis beaucoup documenté, j'y ai quand même passé moins de temps et avec moins de rigueur que mes recherches pour mon mémoire de Maîtrise/Master en Histoire ou même un travail précis de Licence/Baccalauréat en Histoire) ou des indications de lecture ?

 

Donc, je corrige ceci prestement.

 

I Les livres.

 

Promis, je vous épargne les romans à l'eau de rose et autres élucubrations prenant pour décor le R.M.S. Titanic.

 

_Walter John LORD Junior (1917-2002), "La nuit du Titanic" / "A night to remember" (1955). LORD était historien, et bien que son livre se lise comme un roman, il n'en reste pas moins un des ouvrages de référence. Détails profondément fouillés, évènements écrits tels que racontés par les témoins (particulièrement le 2nd officier LIGHTOLLER qui a beaucoup collaboré dans ses dernières années), c'est un incontournable. Même s'il a évidemment les défauts inhérents à son époque, notamment sur le fait que le navire s'est brisé, fait qui n'a été avéré qu'une fois l'épave découverte, nous avons expliqué pourquoi dans l'article sur le naufrage. À noter, pour ceux qui ont lu mes articles sur Pearl Harbor, que c'est le même Walter LORD qui a écrit "Pearl Harbour" en 1963.

_Élisabeth NAVRATIL, "Les enfants du Titanic" (1998). Élisabeth est la fille de Michel Marcel "Lolo" NAVRATIL qui avait quatre ans sur le Titanic et dont nous avons raconté l'histoire dans les articles précédents. Quelques erreurs et incohérences dans ce livre, que l'auteure avoue et pointe car elles ont simplement pour but de faire découvrir le navire au lecteur, ce qui pour des raisons scénaristiques obligeait Michel NAVRATIL père a se déplacer un peu trop librement entre les différentes classes et à se retrouver coincé en Troisième Classe, chose qui ne s'est jamais produite. En revanche, c'est toute la folle histoire de la famille NAVRATIL qui est racontée fidèlement dans ce livre, depuis "l'enlèvement" des enfants par le père, la fuite outre-Manche et bien entendu l'affaire des "orphelins du Titanic" à New York.

_"Daisy" Margaretta Corning SPEDDEN née STONE (1872-1950), "Polar, l'Ours du Titanic" (1994, écrit en 1913). Conte pour enfant qui raconte le naufrage par les yeux de l'ours en peluche Polar, appartenant au fils de l'auteure, Douglas Robert, pour qui le livre a été écrit. L'enfant n'en a pas profité longtemps, j'ai déjà eu l'occasion de revenir sur le destin tragique du garçonnet. Le livre en lui-même est emprunt de poésie et de dessins, idéal pour les enfants de 5 à 9 ans.

 

II Les films.

 

Il y en a pléthore. Mais je vais citer les plus intéressants.

 

_"A night to remember" / "Atlantique, latitude 41°" (1958), de Roy Ward BAKER (1916-2010). Pour les titanicophiles, ce film reste encore, un demi-siècle après sa sortie, la référence. Réalisé avec la collaboration de Walter LORD et de nombreux survivants (dont l'écrivain Lawrence BEESLEY), le film (hélas non encore colorisé) montre le Titanic dans tous ses aspects (classes sociales, passagers, machinistes, ambiance, etc...) et avec force détails historiques vérifiés. À l'exception notable du traitement des passagers de Troisième Classe, faute de témoins directs ayant accepté de participer au tournage (il s'en trouvera après la sortie du film pour contester la scène en question). L'histoire s'attache surtout à Charles LIGHTOLLER, incarné avec conviction par Kenneth MORE (1914-1982), parfois un peu trop, principal défaut. Mais c'est réellement un film à voir. Pour preuve, certaines scènes et certaines répliques sont calquées mots pour mots dans le "Titanic" de CAMERON.

_"Titanic" (1997), de James Francis CAMERON (1954- ). On ne le présente plus, d'autant qu'il vient de ressortir en 3D. Principal avantage : on est sur le R.M.S. Titanic. La maquette utilisée pour le tournage est d'une fidélité remarquable, les costumes magnifiques, l'attitude des acteurs est celle des gens de 1912. De ce point de vue là, rien à dire. En revanche, le scénario prend quand même quelques belles libertés avec l'Histoire, mais c'est pardonnable.

_"Titanic" (2012), mini-série. Je ne l'ai pas vue mais de ce que j'en sais, chaque épisode suit une personne en particulier, de l'embarquement au naufrage. Les critiques sont positives.

 

J'en cite rapidement deux autres.

_"Titanic" (1953), de Ioan NEGULESCU "Jean NEGULESCO" (1900-1993). Superproduction hollywoodienne très très libre avec l'Histoire, Oscar du meilleur scénario original, c'est dire... Personnellement, peu digne d'intérêt.

_"Le Titanic" (1996), de Robert LIEBERMAN. Téléfilm rassemblant une pléiade de grands acteurs du petit écran, avec des décors ma foi convenables, mais handicapé par un scénario d'une naïveté déconcertante. Complètement éclipsé par CAMERON, ce qui n'est pas plus mal. Dieu est comme un peu trop présent pour moi... Mais bon, ça peut faire passer un après-midi pluvieux.

 

Et une curiosité.

_"Titanic" (1943), de Herbert SELPIN (1902-1942) et de Karl Adolf Kurt Werner KLINGER (1903-1972). Film de propagande nazie, commandé par Paul Joseph GOEBBELS (1897-1945), Ministre de l’Éducation et de la Propagande du IIIème Reich d'Allemagne nazie en personne. Le tournage est surveillé de très près par l'armée et la Gestapo, à tel point que Herbert SELPIN s'en offusque, ce qui lui vaut de mourir en déportation. Historiquement, ça ne vaut rien. SMITH est présenté comme un larbin des Américains, ISMAY comme un Juif voulant à tout prix remporter le Ruban bleu, les Anglais comme des lâches abandonnant femmes et enfants pour sauter dans les chaloupes, etc... Heureusement qu'il se trouve à bord l'officier PETERSEN, un fier Teuton en lieu et place de MURDOCH, pour être efficace...Les scènes de panique sont en revanche convaincantes, à tel point que certaines sont reprises dans "Atlantique, latitude 41°" et qu'elles vaudront au film de ne pas être diffusé de crainte de démoraliser encore plus le peuple allemand déjà sous les bombes alliées en 1943...

À noter que le tournage a eu lieu sur le paquebot allemand S.S. Cap Arcona, transatlantique qui a fait la fierté de l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres. Le Cap Arcona sera transformé en prison flottante en 1945 dans l'optique d'être sabordé au large le 4 Mai 1945 afin d'effacer les traces des camps de la mort. Le 3 Mai 1945, la Royal Air Force (R.A.F.) attaque la flotte allemande dans la Baie de Lübeck (Mer Baltique), le Cap Arcona est coulé avec 5.000 soldats et déportés à bord. Rien à envier au Titanic donc...

 

III Documentaires.

 

"Les fantômes du Titanic" (2003), de James CAMERON. Prises de vues de l'épave magnifiques, moments de vie à bord retracés de façon émouvante.

 

IV Sites Internet.

 

Ne mentons pas, c'est de là que je tire pas mal d'infos.

J'ai eu la chance de pouvoir profiter de la mise en ligne gratuite de 200.000 documents d'archives de la White Star Line, de l'Amirauté britannique, photographies et autres documents privés ayant trait au Titanic, ce qui m'a permis de citer quelques détails croustillants ainsi que l'enquête. Hélas, il s'agit d'un site de généalogie, et la plupart des documents mis en ligne seront retirés dès demain Vendredi 1er Juin 2012.

http://www.ancestry.co.uk

 

Je me suis également basé sur plusieurs sites de titanicophiles compulsifs, qui généralement sont quand même digne d'une certaine confiance. Voici celui que j'ai le plus utilisé.

Posté : 2012-05-31 13:07:00 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments

Et nous revoilà sur CHYZ (94.3) pour une nouvelle édition de "3.600 secondes d'Histoire", tous les mercredis soir de 20h30 à 21h30.

 

Aucun accroc à déplorer cette fois-ci, nous avons pu dérouler notre thème Histoire et Cinéma correctement.

 

Tous les détails , et la rediffusion ici.

 

Qu'est-ce qu'on s'amuse, avec Alex TREMBLAY, dans les studios de CHYZ (94.3) !

 

 

Rendez-vous mercredi prochain, de 20h30 à 21h30, sur CHYZ (94.3).

Posté : 2012-05-24 14:36:14 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments

Car oui ! Ca y'est ! C'est officiel ! C'est même déjà fait à l'heure où j'écris : je fais de la radio, avec mon grand ami Alex TREMBLAY (également blogueur pour ce site). Sur CHYZ (94.3), la radio du campus de l'Université Laval. Notre émission, une chronique historique et culturelle d'une heure : "3.600 secondes d'Histoire". Tous les mercredis de 20h30 à 21h30. À ne surtout pas manquer !

 

 

Bon, la première émission a été... heu... disons... laborieuse. Un problème technique dû à notre inexpérience sur la console, entraînant un long silence de deux minutes en onde, une chanson lancée à l'improviste, des chroniques raccourcies, du temps perdu, bref, on a pas eu le temps de tout dire !

 

Pour plus de détails, voici le lien qui mène à notre blogue sur le site de votre radio préférée : CHYZ (94.3). Allez-y voir car j'explique plus précisément ce qui s'est passé, ce qu'on a pas eu le temps de dire, les chansons qui ont été diffusées, et les références des livres et films cités et décrits dans notre chronique culturelle. Donc, allez voir !

 

http://www.chyz.ca/emissions/3600-secondes-dhistoire/

 

Dans la colonne de droite, sous l'intitulé "Contenu lié", vous trouverez un bouton "Podcasts" qui vous mènera aux rediffusions... dont je vous donne quand même le lien. Et n'oubliez pas chers amis de la région de Québec, tous les mercredis soir de 20h30 à 21h30 sur la fréquence 94.3.

 

http://extranet.chyz.ulaval.ca/podcast/3600secondesdhistoire/


Et n'oubliez pas chers amis de la région de Québec, tous les mercredis soir de 20h30 à 21h30 sur la fréquence 94.3.

Posté : 2012-05-24 12:42:00 par RÚmi Bouguet | avec 0 comments
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Rémi Bouguet

Né en 1991 à Tours, en France, Rémi Bouguet suit d'abord des études scientifiques au lycée avant de se tourner vers l'histoire à l'université. Arrivé au Québec en échange universitaire en 2010, il y reste pour effectuer sa maîtrise à l'Université Laval. Il travaille sur les Chemins du Roy de la rive sud.

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