C'était un sacré manque à combler, comment voulez-vous faire une série historique sérieuse sans une bibliographie (aussi légère soit-elle, même si je me suis beaucoup documenté, j'y ai quand même passé moins de temps et avec moins de rigueur que mes recherches pour mon mémoire de Maîtrise/Master en Histoire ou même un travail précis de Licence/Baccalauréat en Histoire) ou des indications de lecture ?
Donc, je corrige ceci prestement.
I Les livres.
Promis, je vous épargne les romans à l'eau de rose et autres élucubrations prenant pour décor le R.M.S. Titanic.
_Walter John LORD Junior (1917-2002), "La nuit du Titanic" / "A night to remember" (1955). LORD était historien, et bien que son livre se lise comme un roman, il n'en reste pas moins un des ouvrages de référence. Détails profondément fouillés, évènements écrits tels que racontés par les témoins (particulièrement le 2nd officier LIGHTOLLER qui a beaucoup collaboré dans ses dernières années), c'est un incontournable. Même s'il a évidemment les défauts inhérents à son époque, notamment sur le fait que le navire s'est brisé, fait qui n'a été avéré qu'une fois l'épave découverte, nous avons expliqué pourquoi dans l'article sur le naufrage. À noter, pour ceux qui ont lu mes articles sur Pearl Harbor, que c'est le même Walter LORD qui a écrit "Pearl Harbour" en 1963.
_Élisabeth NAVRATIL, "Les enfants du Titanic" (1998). Élisabeth est la fille de Michel Marcel "Lolo" NAVRATIL qui avait quatre ans sur le Titanic et dont nous avons raconté l'histoire dans les articles précédents. Quelques erreurs et incohérences dans ce livre, que l'auteure avoue et pointe car elles ont simplement pour but de faire découvrir le navire au lecteur, ce qui pour des raisons scénaristiques obligeait Michel NAVRATIL père a se déplacer un peu trop librement entre les différentes classes et à se retrouver coincé en Troisième Classe, chose qui ne s'est jamais produite. En revanche, c'est toute la folle histoire de la famille NAVRATIL qui est racontée fidèlement dans ce livre, depuis "l'enlèvement" des enfants par le père, la fuite outre-Manche et bien entendu l'affaire des "orphelins du Titanic" à New York.
_"Daisy" Margaretta Corning SPEDDEN née STONE (1872-1950), "Polar, l'Ours du Titanic" (1994, écrit en 1913). Conte pour enfant qui raconte le naufrage par les yeux de l'ours en peluche Polar, appartenant au fils de l'auteure, Douglas Robert, pour qui le livre a été écrit. L'enfant n'en a pas profité longtemps, j'ai déjà eu l'occasion de revenir sur le destin tragique du garçonnet. Le livre en lui-même est emprunt de poésie et de dessins, idéal pour les enfants de 5 à 9 ans.
II Les films.
Il y en a pléthore. Mais je vais citer les plus intéressants.
_"A night to remember" / "Atlantique, latitude 41°" (1958), de Roy Ward BAKER (1916-2010). Pour les titanicophiles, ce film reste encore, un demi-siècle après sa sortie, la référence. Réalisé avec la collaboration de Walter LORD et de nombreux survivants (dont l'écrivain Lawrence BEESLEY), le film (hélas non encore colorisé) montre le Titanic dans tous ses aspects (classes sociales, passagers, machinistes, ambiance, etc...) et avec force détails historiques vérifiés. À l'exception notable du traitement des passagers de Troisième Classe, faute de témoins directs ayant accepté de participer au tournage (il s'en trouvera après la sortie du film pour contester la scène en question). L'histoire s'attache surtout à Charles LIGHTOLLER, incarné avec conviction par Kenneth MORE (1914-1982), parfois un peu trop, principal défaut. Mais c'est réellement un film à voir. Pour preuve, certaines scènes et certaines répliques sont calquées mots pour mots dans le "Titanic" de CAMERON.
_"Titanic" (1997), de James Francis CAMERON (1954- ). On ne le présente plus, d'autant qu'il vient de ressortir en 3D. Principal avantage : on est sur le R.M.S. Titanic. La maquette utilisée pour le tournage est d'une fidélité remarquable, les costumes magnifiques, l'attitude des acteurs est celle des gens de 1912. De ce point de vue là, rien à dire. En revanche, le scénario prend quand même quelques belles libertés avec l'Histoire, mais c'est pardonnable.
_"Titanic" (2012), mini-série. Je ne l'ai pas vue mais de ce que j'en sais, chaque épisode suit une personne en particulier, de l'embarquement au naufrage. Les critiques sont positives.
J'en cite rapidement deux autres.
_"Titanic" (1953), de Ioan NEGULESCU "Jean NEGULESCO" (1900-1993). Superproduction hollywoodienne très très libre avec l'Histoire, Oscar du meilleur scénario original, c'est dire... Personnellement, peu digne d'intérêt.
_"Le Titanic" (1996), de Robert LIEBERMAN. Téléfilm rassemblant une pléiade de grands acteurs du petit écran, avec des décors ma foi convenables, mais handicapé par un scénario d'une naïveté déconcertante. Complètement éclipsé par CAMERON, ce qui n'est pas plus mal. Dieu est comme un peu trop présent pour moi... Mais bon, ça peut faire passer un après-midi pluvieux.
Et une curiosité.
_"Titanic" (1943), de Herbert SELPIN (1902-1942) et de Karl Adolf Kurt Werner KLINGER (1903-1972). Film de propagande nazie, commandé par Paul Joseph GOEBBELS (1897-1945), Ministre de l’Éducation et de la Propagande du IIIème Reich d'Allemagne nazie en personne. Le tournage est surveillé de très près par l'armée et la Gestapo, à tel point que Herbert SELPIN s'en offusque, ce qui lui vaut de mourir en déportation. Historiquement, ça ne vaut rien. SMITH est présenté comme un larbin des Américains, ISMAY comme un Juif voulant à tout prix remporter le Ruban bleu, les Anglais comme des lâches abandonnant femmes et enfants pour sauter dans les chaloupes, etc... Heureusement qu'il se trouve à bord l'officier PETERSEN, un fier Teuton en lieu et place de MURDOCH, pour être efficace...Les scènes de panique sont en revanche convaincantes, à tel point que certaines sont reprises dans "Atlantique, latitude 41°" et qu'elles vaudront au film de ne pas être diffusé de crainte de démoraliser encore plus le peuple allemand déjà sous les bombes alliées en 1943...
À noter que le tournage a eu lieu sur le paquebot allemand S.S. Cap Arcona, transatlantique qui a fait la fierté de l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres. Le Cap Arcona sera transformé en prison flottante en 1945 dans l'optique d'être sabordé au large le 4 Mai 1945 afin d'effacer les traces des camps de la mort. Le 3 Mai 1945, la Royal Air Force (R.A.F.) attaque la flotte allemande dans la Baie de Lübeck (Mer Baltique), le Cap Arcona est coulé avec 5.000 soldats et déportés à bord. Rien à envier au Titanic donc...
III Documentaires.
"Les fantômes du Titanic" (2003), de James CAMERON. Prises de vues de l'épave magnifiques, moments de vie à bord retracés de façon émouvante.
IV Sites Internet.
Ne mentons pas, c'est de là que je tire pas mal d'infos.
J'ai eu la chance de pouvoir profiter de la mise en ligne gratuite de 200.000 documents d'archives de la White Star Line, de l'Amirauté britannique, photographies et autres documents privés ayant trait au Titanic, ce qui m'a permis de citer quelques détails croustillants ainsi que l'enquête. Hélas, il s'agit d'un site de généalogie, et la plupart des documents mis en ligne seront retirés dès demain Vendredi 1er Juin 2012.
http://www.ancestry.co.uk
Je me suis également basé sur plusieurs sites de titanicophiles compulsifs, qui généralement sont quand même digne d'une certaine confiance. Voici celui que j'ai le plus utilisé.