2008 Les grands mystères de l’histoire canadienne
Le projet Les grands mystères de l’histoire canadienne : Prix Pierre Berton 2008 Gagnant
Listen to our podcast with the 2008 recipients, interviewed by History Society CEO Deborah Morrison.
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Part 2
Le Prix Pierre-Berton souligne le travail de particuliers et d’organisations qui ont contribué de façon exceptionnelle à la popularisation de l’histoire canadienne. Le gagnant de cette année est le site Web innovateur intitulé Les grands mystères de l’histoire canadienne. Lancé en 1997 à l’intention des élèves du secondaire, le site est devenu un incontournable du monde de l’éducation en ligne.
Le projet comprend une série de douze mystères qui invitent les élèves à réfléchir de façon critique aux faits historiques entourant un événement particulier de l’histoire canadienne. Ces mystères, présentés comme une série d’indices plutôt que comme un texte narratif, présentent les résultats de recherches historiques et archéologiques afin que les élèves puissent tirer leurs propres conclusions éclairées des documents ou artefacts mis en scène, notamment des journaux intimes, des rapports d’enquête, des photographies, des cartes et des articles.
Chaque mystère est élaboré par une équipe de près de 30 spécialistes, dont des historiens, des archéologues, des enseignants et des concepteurs graphiques provenant de diverses universités du pays. La portée du projet est vaste, couvrant des mystères de toutes les régions et de toutes les époques et abordant des thèmes variés comme l’exploration, l’esclavage, la violence, les Autochtones et l’art. Les participants peuvent notamment se pencher sur les questions suivantes : De quelle façon l’artiste Tom Thomson est-il mort au parc Algonquin en Ontario, en 1917? Où se trouve Vinland? Qui a découvert de l’or au Klondike en 1896?
Le quartier général du projet Les grands mystères de l’histoire canadienne se trouve à l’université de Victoria. Le projet est co-dirigé par trois éminents professeurs d’histoire canadienne : Peter Gossage de l’université de Sherbrooke, John Lutz de l’université de Victoria et Ruth Sandwell de l’institut des sciences de l’éducation de l’Ontario, à l’université de Toronto. Grâce à un financement du programme Culture canadienne en ligne de Patrimoine canadien, chaque mystère est bilingue, la traduction ayant été fournie par l’université de Sherbrooke.
Sensibilisés aux besoins des enseignants, les responsables du projet ont collaboré avec le Critical Consortium (établi à l’université de la Colombie-Britannique) et l’institut des sciences de l’éducation de l’Ontario, à l’université de Toronto, pour élaborer le matériel éducatif.
Le projet Les grands mystères de l’histoire canadienne offre aux élèves la chance de recourir à de nouvelles technologies pour explorer des mystères intrigants, tout en offrant au grand public un accès à des sources primaires, la base de toute recherche universitaire. Le nombre croissant d’élèves et de visiteurs provenant de toutes les régions du monde qui accèdent au site est une belle preuve de succès !
Great Unsolved Mysteries in Canadian History Project
Department of History
University of Victoria
P.O. Box 3045
Victoria, British Columbia, Canada
V8W 3P4
Telephone: 250-472-5249
Fax: 250-721-7288
De merveilleux mystères
Les créateurs d’un site web innovateur sur l’histoire remportent le Prix Pierre-Berton.
Tout au long des quatorze années d’existence du Prix, bon nombre d’auteurs et de communicateurs canadiens ont été félicités pour les efforts qu’ils ont déployés afin de mettre l’histoire à l’avant-plan de leur médium respectif. Les récipiendaires de cette année ouvrent la porte à une nouvelle ère et à une approche innovatrice : en effet, nous avons tenu à souligner cette grande réalisation qu’est le site Web Les grands mystères de l’histoire canadienne, une collection d’enquêtes mystères liées à notre histoire. Conçu principalement pour les écoles, le site Web croît en popularité au Canada et partout dans le monde.
Deborah Morrison, présidente et directrice générale de la Société d’histoire, a échangé avec les trois co directeurs du projet, Peter Gossage, John Lutz et Ruth Sandwell.
Deborah Morrison : Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de lancer ce projet ?
Ruth Sandwell : Le projet est né d’une idée que j’ai eue avec John Lutz, alors que nous étions étudiants sur la côte Ouest. Nous donnions alors nos premiers cours, et nous avons été étonnés de la différence entre notre travail d’historiens, qui suppose un processus d’enquête critique et créatif reposant sur des sources primaires, et notre travail d’enseignement de l’histoire, où nous ne faisions que résumer et présenter les conclusions d’autres historiens à nos étudiants. Souvent, une bonne partie de ce que nous trouvions fascinant et stimulant dans notre travail d’historien était perdue.
John Lutz : Ruth travaillait sur l’histoire de l’île de Salt Spring et elle est tombée sur un véritable mystère : trois hommes noirs ont été retrouvés morts au cours d’une période de dix-huit mois. L’île de Salt Spring était considérée par ceux qui se sont penchés sur son passé comme un lieu paisible où régnait l’harmonie raciale. Nous avons donc creusé un peu plus et avons découvert notre premier mystère. Nous avons également constaté que tout le monde adore les mystères et que si l’on présente l’histoire du Canada sous cet angle, elle risque d’intéresser davantage les Canadiens.
D.M. : C’était assez courageux de votre part de lancer le projet en ligne alors qu’il était relativement nouveau et qu’il existe encore de nombreuses contraintes quant à l’utilisation des nouvelles technologies dans les salles de classe.
Peter Gossage : Je crois que le moment était idéal, car au moment même où John et Ruth développaient le site « Qui a tué William Robinson? », toute la notion d’enseignement en ligne nous est venue à l’esprit. Lorsque John et Ruth ont eu l’idée de lancer ce projet à l’échelle nationale, il me semblait que cela constituait une excellente approche de l’enseignement de l’histoire canadienne au 21e siècle.
D.M. : Le recours à la technologie et aux enquêtes mystères pourrait susciter chez certains la crainte que cette approche de l’histoire ne donne pas aux élèves une compréhension claire de la chronologie des personnages et des événements qui ont façonné notre histoire.
J.L. : Même avec les grands événements de l’histoire... si l’on présente une perspective humaine rattachée à ces événements, les gens s’en souviennent davantage que si on leur donne tout simplement des dates.
P.G. : Et pour vous donner un exemple, un de nos sites les plus récents porte sur le diplomate canadien Herbert Norman qui s’est suicidé en 1957. C’est une excellente façon d’intéresser les élèves à un débat sur la guerre froide et sur les relations extérieures du Canada.
D.M. : Alors, quel est votre mystère préféré ou le plus intéressant ?
J.L. : Je crois que mon préféré est : « Où est Vinland? » qui a été lancé l’an dernier. J’ai toujours été fasciné par l’endroit où les Vikings ont posé le pied en Amérique du Nord, sur la durée de leur séjour ici et les motifs qui ont justifié leur départ.
R.S. : Bien sûr, j’aime tous les mystères, mais un de mes préférés est sans doute le mystère de la maison Redpath. En tant qu’historienne de la famille, je suis fascinée par les dynamiques qui ont animé les familles du Canada au fil des ans.
P.G. : Et moi, j’aimerais vous parler de Jerôme, l’histoire d’un mystérieux amputé dont le corps a été retrouvé sur une plage de la Nouvelle-écosse dans les années 1860. L’histoire nous rappelle ce qui advenait des gens pauvres et abandonnés au 19e siècle, avant la création de l’état providence.
D.M. : Est-ce que chacun peut visiter ce site ou est-ce qu’il s’adresse uniquement aux enseignants ?
J.L. : Nous savons que nous attirons beaucoup de membres du grand public car nous recevons souvent des suggestions de nouveaux mystères. On nous transmet également des indices ou des documents sur des mystères présentés en ligne; parfois même, on nous parle d’arrières-grands-parents qui ont été impliqués dans les événements de l’époque.