Les machinistes. Les membres d'équipage les plus nombreux. C'est tout juste si l'Histoire a retenu le nom du chef-mécanicien venu informer la passerelle que le navire faisait eau, alors les visages... Des centaines de "gueules noires" travaillaient dans les chaufferies et les moteurs du paquebot, lieux où la température frisait parfois les 60°C. À compter également quelques électriciens. Centaines d'anonymes dont beaucoup périrent, ouvriers sacrifiés sur l'autel du progrès, fils de leur époque, une époque où l'on ne s'attardait pas aux charbonniers. Citons-en tout de même un qui a inspiré le personnage de Jack DAWSON à James CAMERON. En effet, un des chauffeurs-mécaniciens s'appelait Joseph DAWSON.
Les personnels aux chambres. Un peu plus de cent-cinquante. Garçons de cabine, femmes de chambres, hôtesses, etc... Tout pour rendre la vie plus agréable aux passagers. La plus célèbre d'entre elle, Violet Constance JESSOP (1887-1971), fut surtout connue puisque, de service sur l'Olympic en 1911, elle assista à la collision de son navire avec un croiseur britannique, puis survécut au naufrage du Titanic avant d'être transférée en tant qu'infirmière (voir photo) en 1915 sur le Britannic (Gigantic renommé et transformé en navire hôpital)... et de survivre également au torpillage de celui-ci en 1916. Qui a dit "une porte-poisse" ?
N'oublions pas tout ceux qui s'affairent aux cuisines, tant en Troisième Classe que dans les restaurants supérieurs. L'Histoire n'a guère retenu que le visage et l'histoire du chef-boulanger, Charles JOUGHIN (1878-1956), sur la photographie ci-dessous, dont le goût un peu trop prononcé pour le Whisky lui a vraisemblablement sauvé la vie. Le chef cuistot du paquebot était Charles PROCTOR (1871-1912), dont on n'a aucune photographie et qui périt dans le naufrage.
Citons pour terminer l'orchestre de la White Star Line affecté au Titanic.
_En haut au centre : Wallace Henry HARTLEY (1878-1912), chef d'orchestre et violoniste.
_En haut à droit : Roger Marie Joseph Léon BRICOUX (1891-1912), violoncelliste français.
_Au centre à gauche : William Theodore "Theo" BRAILEY (1887-1912), pianiste, violoniste... et aviateur !
_Au centre à droite : John Wesley "Wes" WOODWARD (1879-1912), violoncelliste. Las des voyages, il compte ne pas renouveler son contrat à la fin de l'année 1912, songeant à s'établir à Londres pour devenir professeur dans une école de musique.
_En bas à droite : John Law "Jock" HUME (1890-1912), violoniste.
_En haut à gauche : George Alexandre KRINS (1889-1912), violoniste belge désireux d'embrasser une carrière militaire mais tourné vers les arts et la marine marchande par ses parents, jugeant cette voie moins risquée...
_Au centre au centre : Percy Cornelius TAYLOR (1872-1912), pianiste et violoncelliste, embarqué volontairement sur le Titanic pour refaire sa vie à New-York suite à un mariage malheureux, engagé dans l'orchestre deux jours avant le voyage.
_En bas à gauche : John Frederick Preston "Fred" CLARKE (1883-1912), contrebassiste. Engagé lui aussi volontairement sur le Titanic pour aller gérer l'héritage de feu son père récemment décédé à New-York.
Si les musiciens et quelques membres du personnel de chambre snt logés en Seconde Classe près des cabines (ils mangeaient aux cuisines quand ils le pouvaient), le reste de l'équipage est logé dans les quartiers de l'équipage à l'avant, où ils disposent de leur propre restaurant néanmoins desservi par les cuisines de Troisième Classe. Les chauffeurs et les machinistes sont logés non loin des chaudières, à l'entrepont, près des cales de fret et du compartiment postal. Les officiers supérieurs logeaient quant à eux juste derrière la passerelle de commandement (sur la photographie, c'est celle du R.M.S. Olympic mais elle en tous points identique à celle du R.M.S. Titanic, les deux navires étant jumeaux et ne différant pas sur les superstructures externes). Les deux télégraphistes dormaient dans une cabine attenante au poste de communication... et à la première cheminée ! On ne peut pas tout avoir... Ils se restauraient sur place où étaient invités (par deux fois !) à la table du commandant en Première classe.