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De la salle des archives à la fonction publique

Bonjour à tous!
 
Veuillez m'excuser pour ce si long délais depuis ma dernière contribution. Or, il semble que la vie emprunte parfois des chemins inattendus. En effet, depuis la remise de mon introduction en mai dernier, de nombreuses choses ont bouleversé mon quotidien et mon cheminement scolaire.
 
Il faut savoir que dans le monde universitaire et plus précisément dans celui des étudiants de cycles supérieurs, le mois de mai correspond à un moment capital soit celui de l'annonce des résultats de bourses. Après de nombreuses semaines d'attente et de travaux acharnés, c'est souvent le moment de prendre conscience avec la réalité et surtout de savoir ce que nous réserve l'avenir. Malheureusement, dans mon cas, comme dans celui de nombreux futurs historiens que je connais, ce fut une année bien maigre en subventions. Essuyant un premier refus de la part du FQRSC, puis un second de la part du CRSH, j'ai dû retrousser mes manches et trouver une solution afin de me permettre de vivre pour les prochains mois. Considérant qu'il était insensé pour moi de continuer un doctorat à temps plein ainsi que de travailler en même temps, j'ai préféré prendre du recul et suspendre mon doctorat pour une année. Une réelle chasse à l'emplois fut alors amorcée afin de dénicher un emploi stimulant et lié à mon domaine. Après maintes recherches, auprès d'institutions muséales, historiques et culturelles, j'ai finalement déniché un contrat d'un an au Ministère de la Justice du Québec.
 
Le Centre de Communication avec la Clientèle du Ministère de la Justice est un service téléphonique d'information et de référence offert gratuitement aux citoyens afin de les aider à mieux comprendre le système de justice ainsi que de rendre cette justice plus accessible. Mon travail consiste donc à répondre par téléphone aux différentes questions des citoyens sans donner de conseils juridiques (puisque je ne suis pas avocate). Notre champ d'expertise va des petites créances, en passant par le mariage, les saisies de salaire et les testaments. Une formation donc très diversifiée et surtout très complexe afin de bien comprendre l'ensemble de notre système  de justice moderne. Pour l'historienne que je suis, ceci constitue une expérience privilégiée d'entrer en contact avec la justice et ses acteurs ainsi que de constater la perception de ces derniers (intervenants, victimes et criminels) face à la justice moderne. Les hommes et les femmes entrant en contact avec nous font face à diverses situations qui rappellent celles vécues par nos ancêtres. Bien que nous ne traitions pas directement d'appels liés avec le greffe criminel (pour le moment), il arrive souvent que des hommes et des femmes ayant vécu de tels évènements nous appellent afin de connaître différentes procédures ou obtenir des informations. Cette expérience est ainsi pour moi des plus enrichissante puisqu'elle me permet de côtoyer la justice au quotidien ainsi que de partager ma passion pour l'histoire de la justice avec mes collègues et citoyens qui parfois posent des questions sur l'histoire de notre système.
Posté : 2010-10-01 13:36:23 par Jade Cabana | avec 0 commentaires


Jade Cabana

Doctorante en histoire à l’Université Laval, je m’intéresse particulièrement à l’histoire de la justice, des femmes et du Québec britannique. Ayant complété en 2009 une maîtrise à l’Université McGill portant sur le corps et les preuves médico-légales au XIXe siècle dans les causes de viol, je me penche désormais sur le corps des femmes victimes et criminelles de Québec entre 1760 et 1920.

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