C’est donc en délaissant rapidement l’égyptologie pour le Moyen Âge après le CEGEP que je décidai de m’inscrire à l’Université d’Ottawa, en histoire médiévale, afin de jouir de l’expertise de madame Kouky Fianu, médiéviste, et de cet établissement bilingue de premier rang. Malgré une première année intellectuellement motivante, des notes exceptionnelles et une amélioration marquée de mon anglais, je décidai de revenir à Québec afin de terminer mon baccalauréat en histoire près de ma famille et de mes amis. C’est également à cette époque que je commençai un emploi au ministère du Tourisme et que je me rendis rapidement compte du manque d’intérêt et de connaissances de plusieurs touristes et résidents de Québec pour l’histoire de notre capitale. Cette constatation fut décisive pour moi puisqu’elle me poussa à me renseigner davantage sur l’histoire de ma ville afin de transmettre cette information à nos visiteurs et qu’elle me permit de renouer avec l’histoire du Québec.
De retour à Québec, je poursuivis donc mes recherches sur le Moyen Âge grâce à l’expertise et l’aide précieuse de monsieur Didier Méhu (Gratia Dei. Les chemins du Moyen Âge; 2003). Tout était alors clair et mon seul regret était de ne pas avoir eu plus de cours en histoire de l’art afin de poursuivre en iconographie. Après un stage archéologique de deux semaines à l’Abbaye de Lérins en 2007, je décidai d’entreprendre des démarches afin d’effectuer ma dernière session du baccalauréat à Lyon, en France, afin de vivre le Moyen Âge « in situ ». C’est durant cette dernière année qu’un second dilemme concernant ma période d’étude émergea puisque j’y découvris un nouveau champ d’intérêt : l’histoire de la justice criminelle québécoise. Malgré cet intérêt nouveau, je quittai Québec en janvier 2008 (durant le 400e de la ville de Québec) afin de poursuivre ma passion première : l’étude des églises romanes et de la culture monastique. Cependant, après 6 mois passés à l’étranger à observer une culture qui me semblait étrangère (malgré nos ancêtres et notre langue commune), je remis grandement en question mon avenir comme médiéviste. Jouissant d’une bourse du CRSH, j’entrepris donc ma maîtrise (sur le thème du poisson dans l’univers monastique) à l’Université McGill en septembre 2008. C’est durant mes premiers mois à Montréal et grâce à l’enseignement de monsieur Thomas Schlich (spécialiste en histoire de la chirurgie) que je décidai de réorienter mon futur et de développer mon intérêt nouveau pour l’histoire de la justice, du corps et de la médecine au Québec. Partageant mon temps entre l’Université McGill, quelques cours à l’UQAM et à l’Université de Sherbrooke ainsi que plusieurs voyages à Québec, je terminai finalement ma maitrise en août 2009. Je débutai ensuite mon doctorat un mois plus tard, à l’Université Laval, sous la direction de monsieur Donald Fyson (Magistrates, Police, and People: Everyday Criminal Justice in Quebec and Lower Canada, 1764-1837; 2006), ce même professeur qui m’avait introduite à la justice criminelle trois ans plutôt…