Mot de passe oublié

Passer de la théorie à la pratique...

Après deux ans d’études au baccalauréat en histoire et de recherches diverses – tantôt pour la rédaction d’articles, tantôt pour des contrats d’auxiliaire de recherche –, deux années à être complètement immergé dans l’histoire et à entamer une spécialisation par le choix de cours s’inscrivant dans mes champs d’intérêts, j’en arrive à un point où je dois synthétiser l’ensemble de mes connaissances et de mes compétences pour faire le point. Cette occasion s’est offerte à moi cet automne par le biais d’un cours sur l’enseignement au collégial. Univers a priori facile d’accès, mais se révélant beaucoup plus exigeant qu’on ne le croit à prime abord.

 

Il n’importe pas seulement d’être doté d’une érudition certaine sur un sujet donné pour pouvoir transmettre ses connaissances à des collégiens – ou à tout autre public. Encore faut-il être capable de transmettre son savoir. C’est là tout le défi de l’enseignant. Comment rendre sa matière intéressante, accessible, et l’enseigner de manière à ce que l’étudiant en retire quelque chose? L’historien doit alors se faire pédagogue : trouver une structure de cours qui convienne tant aux auditifs qu’aux visuels, des activités pédagogiques intéressantes qui permettent à l’étudiant d’aller plus loin ou une anecdote surprenante pour susciter l’intérêt.

 

Afin de nourrir nos réflexions sur le sujet, notre enseignante nous a invités à retourner au collège le temps d’un après-midi pour assister à un cours… de l’autre côté du miroir! En plus de retrouver le dynamisme et la passion d’un professeur que j’avais particulièrement apprécié, j’ai pu jeter un œil sur les relations entre l’enseignant et son groupe, apprivoiser certaines techniques pédagogiques et me familiariser avec la dynamique d’un groupe collégial. Rien ne semble avoir changé depuis mon passage : les élèves participent toujours avec autant d’intérêt et la synergie entre le professeur et son groupe est toujours aussi entraînante.

 

Préparer un cours, c’est aussi faire des choix parfois déchirants. Le maigre 45 heures dont nous disposons nous impose de s’en tenir au strict minimum et à limiter les anecdotes qui pourraient enrichir notre cours tout en ne négligeant pas de faire quelques petits détours – faire entendre le canon composé par Beethoven pour les gens de Québec aux élèves ou leur partager un extrait des lamentations d’Oreste composées par nulle autre que… Euripide! – pour raccrocher l’étudiant à notre propos. Comment condenser l’histoire du XIXe siècle en une seule période de trois heures alors que certaines universités offrent des cours de six crédits sur le même sujet? Que retenir? Que laisser de côté? Sur quoi insister? Voilà bien des dilemmes qui se posent à l’apprenti enseignant!

 

Heureusement, nous avons l’ensemble de la session – et même plus encore puisque ce n’est pas parce qu’on est bachelier qu’on n’apprend plus – pour réfléchir à ces questions et nous pencher sur le sujet.

 

Posté : 2010-09-25 23:16:30 par Alex Tremblay | avec 0 commentaires


Alex Tremblay

Originaire de Québec, Alex Tremblay est inscrit en histoire à l’Université Laval. Il est titulaire de la rubrique «Patrimoine» de la revue Cap-aux-Diamants et responsable d’une chronique historique hebdomadaire à la station étudiante CHYZ 94,3. Il s’intéresse tout particulièrement au XIXe siècle et à l’histoire de la bourgeoisie au Québec.

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