Histoire au travail: Yves Durocher
Yves Durocher, Président de l’Association des enseignantes et des enseignants des sciences humaines de l’Ontario
Nom : Yves Durocher
Employeur : CSDÉCSO
Localité : Leamington, Ontario
Emploi occupé : Président de l’Association des enseignantes et des enseignants des sciences humaines de l’Ontario
Nombre d’années d’implication : 14 ans en salle de classe, cinq à Ottawa et neuf à Pain Court (Ontario)
Comment décririez-vous votre travail?
À titre de Président de mon association professionnelle à intérêt pédagogique (APIP), j’ai la responsabilité de communiquer avec les membres partout dans la province de l’Ontario afin de faire connaître les sujets de l’heure qui touchent la vie quotidienne en salle de classe. Ce qui retient notre attention plus particulièrement ces temps-ci est la publication des nouveaux programmes-cadres en Études canadiennes et mondiales ainsi que celui des Sciences sociales. De plus, le rapprochement que l’on entreprend avec nos homologues de OHASSTA (Ontario History and Social Sciences Secondary Teachers Association) fait en sorte que je mets beaucoup d’énergie à faire valoir l’AESHO auprès des enseignantes et enseignants du système scolaire de langue anglaise qui oeuvrent en français. Je pense ici à celles et ceux qui enseignent l’histoire en immersion française.
Que préférez-vous dans votre emploi?
Je ne pourrais pas dire que le poste de Président de l’AESHO est un emploi comme tel, c’est d’ailleurs un poste bénévole pour lequel on se fait élire, dans mon cas par acclamation. Mais enfin, ce que j’aime le plus c’est la possibilité d’apprendre à connaître celles et ceux qui, comme moi, sont passionnés de l’enseignement de l’histoire et qui cherchent continuellement à innover en salle de classe. J’avoue que je bénéficie grandement de l'accès à des collègues merveilleux de Toronto, d’Ottawa et Windsor, en passant par Timmins ou Hawkesbury, qui me partagent leurs succès et qui sont aussi prêts à partager les ressources qu’ils utilisent avec les enseignantes et enseignants de partout en Ontario.
Quel est le défi le plus important rencontré dans l’exercice de votre profession?
C’est sans doute le fait que les membres de l’AESHO sont répartis sur un large territoire ce qui empêche les déplacements et ne permet pas tellement des rencontres face à face avec mes collègues. La conférence annuelle, qui attirait durant les années 1990 près d’une centaine d’enseignantes et enseignants, peine à accueillir deux douzaines de Franco-ontariennes et Franco-ontariens. C’est le coût des déplacements et de l’hébergement, en plus de la réduction du financement pour ce genre d’activité, qui rend ça difficile de cultiver et maintenir des relations serrées avec tous les membres.
Pour quelles raisons vous êtes-vous intéressé à l’histoire?
C’est difficile à expliquer. Je me sens un peu mélancolique quand je songe à l’histoire, quand je me retrouve dans un lieu historique, même quand je suis en salle de classe à discuter de l’histoire. C’est comme si je réalise qu’il y a tellement d’histoire et d’histoires que je ne connaîtrai jamais que c’est ça qui me motive à en connaître le plus possible. Par exemple, au Monument national de la Crête de Vimy, je me sentais triste de lire le nom de tous ces soldats canadiens morts au champ de bataille et de réaliser qu’il y a là des centaines et des centaines d’histoires qui méritent d’être connues, mais qu’elles ne le seront pas. C’est le même sentiment que j’ai en lisant un texte ou en visitant un musée.
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fière?
À l’heure actuelle, c’est le travail que je fais afin de faciliter le rapprochement entre les enseignantes et les enseignants du côté anglais et du côté français de l’enseignement de l’histoire en Ontario. Le fait de siéger au Conseil d’administration de OHASSTA est une réalisation très importante pour moi et pour les enseignantes et enseignants franco-ontariens. Je souhaite puiser dans les ressources formidables que nos collègues partagent du côté anglophone et en même temps faire valoir le travail des francophones dans le système scolaire de la province. D’ailleurs, nous pourrons avoir accès d’ici quelques mois, si tout va bien, au site web de OHASSTA/AESHO dans les deux langues officielles. Un autre grand pas dans la bonne direction.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant intéressé à exercer le même emploi que vous?
Je conseillerais à une jeune enseignante ou un jeune enseignant de ne pas perdre de vue la motivation qui l'a poussé à devenir enseignant d’histoire. Parfois, les politiques et procédures, les relations de travail, les exigences de l’emploi, peuvent venir masquer ou camoufler la véritable raison pour laquelle on se trouve devant nos élèves à tous les jours; celle de partager avec eux l’histoire et les histoires de celles et ceux qui ont foulé cette planète bien avant nous. Nos ancêtres le méritent bien.