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Clément Cormier et l’École des sciences sociales en Acadie

On se souvient du père Clément Cormier entre autres pour l’important rôle qu’il a joué lors de la Commission sur le bilinguisme et biculturalisme dirigé par André Laurendeau et Davidson Dunton. Clément Cormier a également joué un rôle central dans l’histoire acadienne en fondant en 1939 l’École des sciences sociales au Collège Saint-Joseph de Memramcook. Inspirée par le modèle implanté à l’Université Laval par le père Georges-Henri Lévesque, l’école des sciences sociales de Memramcook joua un rôle important dans la formation d’une élite acadienne dans les années 1960.

Pour l’historien Julien Massicotte « l’étude de la fondation de l’École des sciences sociales de l’Université Saint-Joseph Memramcook est essentielle pour comprendre l’essor politico-institutionnel de l’Acadie du Nouveau-Brunswick des années 1960 ». La modernité acadienne n’est pas apparue en 1960 comme on le prétend constamment. Dans son article, Massicotte fait la démonstration que les sciences sociales se sont développées en grande partie grâce au père Cormier au moins deux décennies avant les années 1960.

L’historien montre que le père Cormier a été influencé par les mouvements coopératifs et un certain catholicisme social. Il retrace aussi ses années d’étude et ses influences lors de son passage à l’Université Laval de Québec. Appartenant à la première cohorte de l’école créée par le père George-Henri Lévesque, Cormier appartenait à un mouvement qui se distanciait de la sociologie catholique en vogue au Québec et cherchait à organiser un véritable enseignement scientifique valable des sciences sociales. C passage à l’Université Laval influença le contenu des cours qu’il donna plus tard à Saint-Joseph de Memramcook dans les années 1940. Des échanges et des collaborations entre les deux institutions existèrent et Cormier utilisa son réseau de contacts québécois à plusieurs reprises.

La fondation en 1939 de la première école de sciences sociales au Nouveau-Brunswick permit une meilleure compréhension des questions sociales, économiques, familiales et nationales. Grâce à cette institution, de jeunes intellectuels acadiens ont pu se préparer à un avenir meilleur. Selon Massicotte,

« si le Nouveau-Brunswick s’est donné des institutions efficaces et rationnelles au cours des années 1960, on peut affirmer sans crainte que cela est en lien direct avec l’école du père Cormier ». Celui-ci utilisa les sciences sociales, principalement les sciences économiques pour mettre en lumière les problèmes acadiens.

Julien Massicotte propose une première ébauche, un portrait fragmentaire d’un sujet qui n’avait pas été fouillé auparavant.

 

« Portrait d’un fondateur dans l’âme : Clément Cormier, pionnier des sciences sociales en Acadie du Nouveau-Brunswick » est publié dans l’édition hiver/printemps 2009 de la revue Acadiensis. Julien Massicotte enseigne l’histoire et la sociologie à l’Université de Moncton et est doctorant en histoire à l’Université Laval.

 

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