« À MES CHERS PETITS-ENFANTS » : LES SACRIFICES DE LA GUERRE

Marc Keirstead (Ontario)

NIVEAU/MATIÈRE

9^e année jusqu’au CPO (histoire)

CONCEPTS

Artefacts de la Seconde Guerre mondiale, anciens combattants, principales batailles canadiennes

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Les élèves :

trouveront de l’information sur les diverses batailles auxquelles ont participé les militaires canadiens;
penseront à des images qui peuvent illustrer certains aspects de la vie pendant la guerre, et prendront la pose pour réaliser deux photographies;
rédigeront une lettre ou un journal, sous la plume d’un militaire, qui décrit les batailles auxquelles il participe;
exprimeront leurs sentiments à l’égard de la guerre dans un poème ou une chanson;
analyseront des artefacts afin de mieux comprendre ce qu’était la vie en temps de guerre.

DURÉE RECOMMANDÉE

Ces activités mènent au travail final de l’unité sur la Seconde Guerre mondiale. Elles peuvent être réalisées en deux semaines, environ, si vous prévoyez des périodes de 80 minutes chaque jour. Cela comprend du temps en classe pour expliquer les activités et également pour les travaux écrits.

CONTEXTE

Le but de ces activités est de demander aux élèves se s’imaginer qu’ils sont des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale qui ont décidé de composer une boîte à souvenirs pour leurs petits-enfants. Ils souhaitent leur donner une idée de ce qu’était la vie pour les Canadiens pendant cette période difficile.

Ces activités mènent au travail final de l’unité sur la Seconde Guerre mondiale. On présente aux élèves des photos d’anciens combattants et on leur explique que bon nombre d’entre eux sont maintenant vieux et de moins en moins nombreux. Ils doivent se mettre à la place d’un ancien combattant qui veut transmettre ses souvenirs à ses petits-enfants.

L’information sur les batailles peut prendre la forme d’une lettre provenant d’un ami ou d’un parent. La boîte à souvenirs doit comprendre une lettre aux petits-enfants expliquant le but des objets et documents qui se trouvent dans la boîte et le message que le grand-père veut leur transmettre. Ce dernier doit également leur expliquer le rôle qu’il a joué.

ACTIVITÉS

L’information requise pour ce projet peut se trouver dans différents centres d’apprentissage répartis dans la classe. Les élèves doivent visiter chaque centre et trouver l’information dont ils auront besoin pour brosser un tableau réaliste de la vie en temps de guerre.

Centre un

Pour que les élèves puissent comprendre les rôles des hommes et des femmes pendant la guerre, ils doivent visiter le centre qui contiendra des textes et des images à ce sujet. Ces textes décrivent principalement les hommes qui ont participé aux grandes interventions de l’armée canadienne et principalement les femmes qui ont travaillé dans les usines de munitions, les infirmières, mécaniciennes et secrétaires.

Centre deux

Pour donner aux élèves l’occasion d’en apprendre davantage sur les grandes batailles auxquelles les Canadiens ont participé, ainsi que pour leur fournir de l’information pour leur boîte à souvenirs, on assignera aux élèves une des grandes batailles suivantes : Dieppe, Normandie, Hong Kong, Ortona et la bataille de l’Atlantique. Les élèves devront répondre aux questions suivantes :

Où a eu lieu cette bataille?
Qui participait aux combats?
Pourquoi cette bataille a-t-elle eu lieu?
Quel rôle les Canadiens y ont-ils joué?
Quelle a été l’issue de la bataille?

À partir de cette information, les élèves rédigeront un journal, une série de lettres ou un article de journal. L’élève devra brosser un tableau réaliste de lui‑même en tant que membre de l’armée. Il s’agit d’un travail de rédaction créative, et non d’un travail d’histoire. Afin d’étoffer le côté réaliste, les élèves peuvent photocopier des images et les ajouter à leurs histoires, et « vieillir » le papier en le frottant d’un sac de thé infusé et en laissant sécher le papier. Cela donnera à leur lettre une impression de « vécu » .

Pour aider les élèves à comprendre ce qu’est la vie d’un soldat, on leur fournira des souvenirs de soldats provenant de sources diverses. Les élèves doivent noter la source qu’ils ont consultée pour mieux comprendre la bataille qui leur a été assignée; à cette fin, ils établiront une bibliographie, qui devra être remise dans un document distinct.

Les ressources de ces deux centres sont précisées dans la section Matériel/ressources à la fin du présent document.

Centre trois

Une des compétences mises de l’avant dans cet exercice est la capacité d’acquérir de l’information par inférence. J’ai réussi à obtenir un uniforme et de la documentation auprès d’un ancien combattant qui était un ami de mon père. M. Fred Murphy a servi au sein du corps des signaleurs en Europe. J’ai demandé à mes élèves d’étudier toute la documentation de M. Murphy (plaque d’identité, livre de paye, renseignements personnels), son uniforme et ses souvenirs rapportés de la guerre. Ils devaient ensuite recréer le personnage du soldat Murphy et créer une autre entrée de leur boîte à souvenirs décrivant leur meilleur ami (soit le soldat en question). Toutes les inférences établies doivent être précisées et reliées aux artefacts étudiés.

On peut également adapter cette partie du projet en demandant aux élèves d’effectuer des recherches sur un ancien combattant en s’adressant à la légion locale. Les élèves peuvent interroger un ancien combattant et emprunter des souvenirs de guerre ou en faire des copies. Ils peuvent dessiner des médailles, créer des uniformes, copier des documents et illustrer un aspect de la vie de ce soldat pendant la guerre. Les anciens combattants sont généralement très enthousiastes et disponibles lorsqu’ils savent que les élèves s’intéressent à ce sujet.

Centre quatre

Le dernier aspect de ce projet consiste à demander aux élèves de prendre la pose pour faire des photos. À mon école, nous avons la chance de partager divers artefacts avec une autre école secondaire. Nous disposons d’uniformes, tant pour les hommes que pour les femmes. Nous avons également divers accessoires, comme des casques et des sacs à dos. Les élèves choisissent leurs artefacts et trouvent une pose. Ils ont droit à deux poses et devront rédiger une demi-page d’explications pour chacune. Puisqu’il est difficile et coûteux de développer des photos en noir et blanc, les photos seront en couleur. L’an prochain, j’aimerais obtenir la participation des élèves d’un cours de photographie, afin d’en faire un projet conjoint. Le département des arts dispose également des installations nécessaires pour développer des photos en noir et blanc.

On pourrait également demander aux élèves d’étudier diverses images et d’en choisir deux qu’ils pourraient photocopier. Ils devront alors se glisser dans la peau d’une personne qui figure dans l’image et ensuite rédiger un texte explicatif.

ÉVALUATION

La boîte à souvenirs peut se présenter sous forme d’un cahier, d’une boîte, d’un duotang ou d’un album. Puisqu’elle contient des documents divers, l’évaluation devra refléter ses diverses composantes. Les élèves obtiendront des points pour chacun des travaux, et l’enseignant mettra particulièrement l’accent sur l’exactitude de l’information, ainsi que sur l’orthographe et la grammaire.

La seconde composante de l’évaluation repose sur la participation des élèves, en tant que réviseurs de leurs camarades. À une date que vous fixerez, les élèves échangeront le brouillon de leur projet avec celui d’un autre élève. Ils devront alors réviser le travail de leurs camarades et évaluer les aspects suivants :

Est-ce que le travail comprend toutes les composantes demandées?
L’information est-elle présentée de façon claire?
Y a-t-il des fautes d’orthographe et de grammaire?

Les réviseurs obtiendront une note pour la qualité de leur travail de révision. Les élèves étudieront les commentaires de leurs camarades et s’efforceront d’améliorer leur copie finale. Il faudra remettre le brouillon et la copie finale. Cette dernière sera relue et le réviseur et l’auteur obtiendront une note pour la copie finale révisée. Ce système permet aux élèves de partager le fruit de leur travail et de mettre en pratique leurs techniques de révision. C’est également à l’auteur que revient la responsabilité de tenir compte des commentaires du réviseur et de corriger les erreurs soulevées.

MATÉRIEL/RESSOURCES

Textes :
Spotlight Canada (Oxford Press)
Canada: A Nation Unfolding (McGraw-Hill Ryerson)
Canada In The Twentieth Century (Fitzhenry Whiteside)
Canadian Scrapbook - Canadians at War (Prentice Hall)
Canadians in the Global Cummunity (CRB Foundation, Prentice-Hall Ginn)

Autres :
Duotang : Copies du magazine Maclean’s – 3 avril 1995
Vidéo : CBC News Review – Juin 1994

Artefacts :
Il peut s’agir d’uniformes, de casques, de sacs à dos, de plaques d’identité, de médailles, de lettres etc.

À propos de l’enseignant

Marc Keirstead est un professeur d’histoire reconnu dont l’enthousiasme pour l’histoire canadienne l’a rendu fort populaire et efficace. M. Keirstead croit que l’histoire doit être une matière concrète et stimulante. Il a créé un lien Internet avec une école secondaire au Japon, où les élèves discutent des élections canadiennes et de la Seconde Guerre mondiale. Sa classe a également soumis des biographies de soldats à un site Web sur la Première Guerre mondiale. Les élèves ont élaboré leur propre constitution et ont tenu de fausses élections fédérales et provinciales. Lors de ces élections, les débats ont été filmés et présentés aux élèves d’autres classes. Les élèves-candidats ont eu recours à des babillards électroniques afin de répondre aux questions des électeurs. M. Keirstead continue de recourir à diverses techniques et stratégies d’enseignement pour susciter chez ses élèves un intérêt et une passion pour notre histoire.