Mention de source : Ottawa Tourism
Site du patrimoine mondial du Canal-Rideau
« Une balade en bateau sur le canal Rideau vous fait traverser les siècles et vous permet d’admirer une merveille de l’ingénierie de la période pré-Confédération.
Ah, les bruits de l’été – le vent de l’ouest qui agite les arbres, l’appel du huard sur le lac, la crème FPS 30 étendue sur les bras nus, le cliquetis des chaînes… Voyons, le cliquetis des chaînes? Oui, j’avoue que le grincement des lourdes chaînes rouillées qu’on enroule autour d’un cabestan fait partie de mes bruits favoris de l’été. Le chalet de ma famille est situé sur un des lacs qui sont reliés par cette merveille du génie du XIXe siècle : le canal Rideau, ouvert en 1832, qui s’étend d’Ottawa (sur la rivière Outaouais) à Kingston (sur le lac Ontario). Une balade en bateau sur le canal Rideau vous fait traverser les siècles et vous permet d’admirer une merveille de l’ingénierie de la période pré-Confédération.
Notre lac s’appelait auparavant « Mud Lake » (le lac boueux), mais le constructeur du canal, le colonel By, a d’abord fait hausser le niveau de l’eau d’environ deux mètres, puis les entrepreneurs locaux ont décidé de lui donner plus de prestige. Le mot « mud » a donc été éliminé et le lac a été rebaptisé du nom plus attrayant de « lac Newboro ». En 2007, l’UNESCO a réjoui encore davantage les historiens, les agents immobiliers et les propriétaires de chalets en accordant au canal le titre de « site du patrimoine mondial ». Chaque été, j’emprunte au moins deux ou trois fois quelques-unes des 49 écluses qui le parcourent. D’un geste de la main, le maître éclusier nous invite à pénétrer dans le sas : après l’amarrage, nous attendons que le gargouillement de l’eau se fasse entendre au fur et à mesure que se ferment les portes et que le niveau de l’eau est élevé ou abaissé, selon la direction dans laquelle notre embarcation se dirige. J’admire les énormes blocs de granite parfaitement rectangulaires aux arêtes supérieures taillées en biseau que des sapeurs des années 1800 ont transportés des carrières des environs à travers la brousse. Quant à moi, j’écoute le bruit des chaînes qui actionnent les portes de l’écluse et sont enroulées autour des cabestans par les employés de Parcs Canada au moyen de treuils manuels. À la fin juin déjà, plus aucun stress pour moi et plein de nouveaux muscles pour eux!
— Charlotte Gray, auteure à succès et historienne