Mention de source : Pinawa, Manitoba / Nancy Bremner
Terre de La Vérendrye
Former fur trade route is rich with history
« Dès qu’on arrive, mon niveau de stress disparaît, littéralement », nous explique Angela, propriétaire d’un chalet, alors qu’on entend les rires des enfants fuser à l’arrière plan. La famille s’est installée dans sa résidence secondaire près de Lac du Bonnet, dans l’est du Manitoba, et les enfants « lâchent leur fou », comme tous les enfants.
Le Lac du Bonnet est un lieu de villégiature depuis le début du siècle dernier. Les berges de la rivière Winnipeg sont parsemées de chalets de toutes sortes, de la modeste cabane à la luxueuse demeure de plusieurs millions de dollars.
C’est cette même rivière que Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye a parcourue au printemps de 1733. Le voyageur français a baptisé une grande section de la rivière Lac du Bonnet en raison de sa forme particulière. Les preuves d’une présence humaine dans le secteur remontent à au moins huit mille ans. Les Cris firent la rencontre de La Vérendrye à son arrivée, mais en 1800, ils avaient quitté les lieux, remplacés par les Anishinabe (Ojibway) en provenance du lac Supérieur.
Après une après midi passée à bord d’une embarcation à moteur, on ne peut que s’émerveiller devant la force et l’adresse qu’ont dû déployer les voyageurs qui ont parcouru cette même rivière. Jusqu’en 1821, année où la Compagnie du Nord-Ouest, établie à Montréal, fusionna avec la Compagnie de la baie d’Hudson, cette route empruntée pour le commerce de la fourrure fut très fréquentée. En chemin, on nous raconte comment les troupes du colonel Wolseley s’embarquèrent à bord de canots pour étouffer la rébellion menée par Louis Riel, mais également la fin de la grande époque du canot, vers 1870.
Le lendemain matin, nous visitons le village et ses commerces, notamment une boulangerie qui fleure le bon pain frais. Au marché, en ce samedi matin, on nous propose une belle variété de légumes frais, de miel et d’oeuvres d’artisanat local.
« [La Vérendrye] a baptisé une grande section de la rivière Lac du Bonnet en raison de sa forme particulière. »
Ensuite, nous quittons le Lac du Bonnet et nous dirigeons vers la vieille ville de Pinawa. Sur l’autoroute 211E, nous voyons une affiche “d’Énergie atomique du Canada limitée.” Nous traversons une dense forêt d’épinettes et prenons au nord, sur la route provinciale 520, un chemin de gravier menant à la ville originale de Pinawa et à l’ancien barrage de Pinawa.
C’est ici, en 1906, que la première centrale hydroélectrique du Manitoba fut construite par la Winnipeg Electric Company afin de répondre à la demande croissante de la ville. On y construisit une grande structure de béton afin d’exploiter le courant de la rivière Winnipeg. Même si la production a cessé en 1951, et que le village a depuis été abandonné, les ruines du barrage sont toujours visibles et font maintenant partie du parc provincial du barrage Pinawa. Les voyageurs s’y arrêtent pour un pique-nique, une randonnée et un bain de soleil sur les rochers. Dans la vieille ville, les anciennes maisons, le jardin communautaire, l’hôtel de ville et l’école sont identifiés par des panneaux.
Ensuite, nous reprenons la route en direction de la nouvelle ville de Pinawa. EACL a fondé cette ville en 1963.
Plusieurs chevreuils broutent allègrement sur le boulevard. Ils semblent peu perturbés par l’arrivée des visiteurs. Au bout de cette route se trouve une imposante structure de métal, le Pinawa Heritage Sundial (le cadran solaire patrimonial de Pinawa). Construite dans le cadre d’un projet du Millénaire, cette oeuvre massive intègre douze thèmes liés au patrimoine, notamment les Premières nations, La Vérendrye et l’hydroélectricité.
La marina de la ville nous donne l’impression d’être au bord de la mer et les visiteurs peuvent emprunter le très fréquenté Ironwood Trail (ainsi nommé en raison de la présence rare d’ostryers de Virginie) qui longe la rivière Winnipeg. Du sentier, on peut voir deux îles : French et Furey. Elles portent le nom de deux soldats des grenadiers de Winnipeg, morts au combat pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il y a tant à voir ici et dans la région environnante de Whiteshell, notamment des pétroformes, des monuments, des musées et un sanctuaire d’oies! Mais, tout cela devra faire l’objet d’une autre escapade.
Beverley Tallon est adjointe à la rédaction au magazine Canada’s History. Elle a également contribué à l’ouvrage 100 Photos that Changed Canada, un succès de librairie partout au pays. This article originally appeared in the October-November 2010 issue of Canada's History magazine