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Le monde de Femmes victimes, Femmes criminelles

Bonjour chers lecteurs!

C’est avec un soulagement immense que je vous écris cette semaine! J’ai finalement remis, il y a quelques jours, ma première introduction complète de thèse. Hourra! Je peux désormais vous présenter de manière un peu plus structurée mon sujet de thèse, et ce, considérant que ce travail fut le fruit de longues réflexions et de nombreuses lectures et explorations.

Femmes victimes, Femmes criminelles s’intéressera au rapport entre la femme, le corps féminin et la justice criminelle entre 1760 et 1920, et ce, dans le district judiciaire de Québec. Le district de Québec, aux fins de ma thèse, se limitera à la région de la ville de Québec et de ses environs avoisinants (Charlevoix, Centre-du-Québec, Mauricie, Chaudière-Appalaches). La période de 1760-1920 s’explique principalement par mon intérêt marqué pour le régime britannique et la culture anglaise.

La guerre de Conquête ainsi que l’avènement du nouveau droit criminel britannique sont pour moi des éléments clés de notre compréhension actuelle du Québec et de la justice. Ayant à l’origine préféré 1960 (dont les événements majeurs pour notre sujet sont l’avènement de la pilule contraceptive ainsi que la Révolution tranquille) à 1920, j’ai décidé, conjointement avec mon directeur M. Donald Fyson, de réduire ma période à 1920 afin de diminuer la masse documentaire à exploiter ainsi que d’éviter les changements majeurs apportés par le féminisme.

Le but de ma thèse sera de reconstituer le rapport entre les femmes, le corps féminin et la justice criminelle entre 1760 et 1920 grâce à différentes traces historiques, notamment les archives judiciaires.

Mes sources (documents d’époque) sont multiples et viennent des mondes juridiques (procès, législation, lois), médicaux (journaux médicaux, témoignages de coroner et d’experts) et médiatiques (journaux populaires, témoignages de citoyens). Ces sources conservées par différents centres d’archives tels que Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada me permettront de m’immiscer dans le monde féminin des XVIIIe, XIXe et XXe siècles sous l’angle de la relation avec la justice criminelle.

Grâce à 8 catégories de crimes différents soit le viol, la tentative de commettre un viol, l’inceste, la violence conjugale, l’infanticide, l’avortement, le meurtre et finalement la prostitution, j’entends dresser un portrait de l’évolution du rapport entre la femme, son corps et la justice afin de mieux comprendre les relations actuelles entre les femmes et la justice criminelle.

Comme le disait Michel de Certeau en 1975 ‘‘Le passé on s'en sépare, mais on ne peut l'éliminer’’. En ce sens, l’expérience des femmes victimes et criminelles des siècles passés à Québec n’est peut-être pas si différente des histoires que l’on entend chaque jour dans les journaux.

Le présent fait-il écho au passé? Ce sujet semble encore plus d’actualité à la lumière des derniers évènements survenus dans le quartier Villeray de Montréal où une femme de 31 ans fut enlevée et violée par un suspect de 57ans.

Posté : 2010-04-20 13:50:19 par Jade Cabana | avec 0 commentaires
Filed under: criminelles, femmes, laguerredeConquête, sujetdethèse


Jade Cabana

Doctorante en histoire à l’Université Laval, je m’intéresse particulièrement à l’histoire de la justice, des femmes et du Québec britannique. Ayant complété en 2009 une maîtrise à l’Université McGill portant sur le corps et les preuves médico-légales au XIXe siècle dans les causes de viol, je me penche désormais sur le corps des femmes victimes et criminelles de Québec entre 1760 et 1920.

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