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LE CIVISME AU SECONDAIRE : L’IMPORTANCE DU BÉNÉVOLAT

Al Skeoch, Ontario

 

NIVEAU SCOLAIRE/MATIÈRES

11e année

 

CONCEPTS

Civisme, diversité, connaissance de la communauté.

 

CONTEXTE

Chaque professeur d’histoire a sa propre approche particulière à ce sujet. La diversité est une bonne chose et je ne dis pas ça par prosélytisme. En ce qui me concerne, je crois que l’histoire concrète doit venir en premier… la chair et le sang des gens qui ont fait l’histoire… L’aspect « compétences » est secondaire et sera sans doute mieux développé de façon implicite plutôt qu’explicite. Je crois sincèrement que les aléas de cette grande aventure humaine sont fascinants : les « histoires » de l’histoire comportent des mystères qu’il est intéressant d’explorer ensemble. Les enseignants et leurs élèves peuvent tenter d’expliquer des actions et réactions, des causes et des effets, en adoptant un point de vue nouveau, plutôt que répétitif. Ils peuvent travailler ensemble, en tant que collègues, plutôt que comme enseignants et élèves.

Cela ne signifie pas que nous trouverons nécessairement des réponses aux grandes questions de l’histoire. Parfois, il n’y a pas de réponse, ce qui rend les discussions d’autant plus intéressantes! Certains aspects de l’histoire demeurent mystérieux et c’est ce qui permet d’attiser l’intérêt, d’alimenter les discussions et même d’inciter les élèves à mener leur propre enquête : ils approfondissent leur lecture de l’histoire parce qu’ils sont réellement intéressés. Lorsqu’un enseignant répond « je ne sais pas » à une question, les jeunes sont motivés à aller chercher eux-mêmes la réponse.

 

ACTIVITÉS

Activité no1

Commencez par une histoire qui laissera une impression durable :

On a demandé à un enseignant, Al Skeoch, d’effectuer une entrevue avec un homme atteint d’un cancer du poumon… un grand homme… un homme dont la vie est admirée par de nombreuses personnes, d’où l’intérêt d’en tirer un document filmé. Il s’agit du Dr Langstaff. Depuis des générations, les membres de sa famille ont exercé le métier de médecin dans des régions rurales près de Toronto. Malheureusement, il est le dernier médecin de la famille Langstaff. Au cours de l’entrevue, son fils est intervenu pour donner des précisions sur son père.

Le fils du Dr Langstaff raconte notamment qu’alors qu’il était étudiant au secondaire, il avait particulièrement bien réussi un examen de mathématiques… il a obtenu 99 %. Il présenta fièrement sa note à son père. Ce dernier en prit connaissance, se tourna vers son fils et lui demanda : « C’est bien, mais es-tu un bon citoyen? » Après 45 ans, il se souvient encore de cette remarque. Était il un bon citoyen?

Enseignant : Le civisme, qu’est-ce que cela signifie? Que voulait dire le Dr Langstaff lorsqu’il a demandé à son fils s’il était un bon citoyen? Avant d’aborder le concept de civisme, j’aimerais que vous m’expliquiez par écrit ce que ce mot signifie. Imaginez vous que vous êtes le fils du Dr Langstaff et dites-moi ce qu’il voulait dire par cette question. Si vous avez des exemples tirés de votre propre expérience, ce serait fantastique.

Sur une seule page, demandez aux élèves de définir le mot civisme et d’expliquer ce que le Dr Langstaff voulait dire lorsqu’il a demandé à son fils « Es-tu un bon citoyen? » Ensuite, demandez leur de donner des exemples de gestes de civisme dont ils ont été témoins ou qu’ils ont eux-mêmes posés. (15 minutes)

Voici comment certains de mes élèves, âgés de 16 ans, ont réagi au concept de civisme, en octobre 1999 :

« … Je crois qu’il demandait à son fils s’il avait de bonnes valeurs et s’il rendait service à la société. Moi, qu’est-ce que je fais? Je crois être une bonne citoyenne, car j’ai aidé des squeegees et des mendiants à retourner sur les bancs d’école. J’étais bénévole dans un centre accueillant les filles mères victimes d’abus, et j’en ai conclu qu’il fallait être prudent dans la vie. » Stephanie

« Si mon père m’avait dit cela, j’aurais été fâché de ne pas avoir été félicité pour mon travail. C’est dangereux d’être gentil de nos jours. » Jusef

« Être un bon citoyen, c’est donner aux autres ce que l’on souhaiterait qu’on nous donne. Mais il y a des limites. Si une personne était sous l’influence de la drogue ou de l’alcool, je ne l’aiderais pas, car je me dis que si on peut se mettre dans cet état, on peut s’occuper de soi. Mais dans toute autre situation, je crois que j’offrirais mon aide, car il vaut mieux se blesser et savoir que l’autre personne est hors de danger, que de ne rien faire et de se sentir coupable. » Samantha

« …Pour bâtir une communauté solide, il faut qu’il y ait un respect mutuel. Avoir bon cœur fait partie des qualités d’un bon citoyen. Les personnes qui sont bénévoles au sein de leur communauté sont de bons exemples, puisqu’ils placent les besoins des autres avant les leurs… c’est une question de respect et d’amour. Je fais parfois du bénévolat à la société de protection des animaux. » Ida

« … Mais es-tu un bon citoyen? Son père lui montre ainsi que l’école est une chose, mais qu’elle ne suffit pas à le définir comme personne. » Chris

« … Je suis bénévole une fois par mois au Syl Apps Youth Correctional Facility de Oakville avec des membres de mon Église et des amis. » Amanda

« … le Dr Langstaff était fier de la note de son fils, mais il savait que la vie, c’est bien plus que cela. Ce que nous faisons de bien ne peut être mesuré ou évalué, mais c’est souvent ce qui importe le plus. » Karen

« … Je crois être une bonne citoyenne lorsque je cède ma place à une personne âgée dans l’autobus. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une bonne action ou d’une obligation. C’est seulement une question d’instinct. Je suis également bénévole pour Centraide et le Parti Libéral. » Loren


Activité no2

Enseignant : Bon, penchons-nous sur la notion de civisme. Gardez vos feuilles, car nous pourrions y ajouter des commentaires; on pourra également les recueillir à la fin du cours. En fait, je veux savoir quelle est votre opinion personnelle sur cette question. Maintenant, essayons d’en venir à une définition de groupe.

(Écrire au tableau le mot« civisme »)

Les élèves fournissent de nombreuses définitions : dévouement, fierté à l’égard de son pays, redonner à sa communauté, répondre aux besoins des autres, action communautaire, aider les autres, aider sans rien attendre en retour, implication, agir au lieu de demeurer passif, etc.

Enseignant : Combien d’entre vous êtes des citoyens actifs? Y en a t il qui ont déjà travaillé avec un organisme bénévole? Qu’avez vous fait pour améliorer votre communauté… pour aider vos concitoyens?

Demandez aux élèves de dresser la liste des actions qu’ils considèrent comme une démonstration de civisme… du travail auprès d’organismes bénévoles à l’aide à une personne en détresse. Dites leur d’être le plus précis possible (p. ex., nom de l’organisation, situer l’activité dans le temps et l’espace).

Bailey, un de mes étudiants, a fourni la réponse suivante : « Pourquoi j’ai commencé à faire du bénévolat? En 7e année, j’ai fréquenté l’école publique Runnymede, une école reconnue pour sa clientèle huppée et la situation financière aisée des parents des élèves. C’était la seule école d’immersion française située près d’où je demeurais. Mais moi, je venais de Parkdale… un quartier très différent… où de nombreuses familles sont réellement défavorisées.

Le jour où j’ai décidé de faire du bénévolat, je m’en souviens encore. Je suis revenu de l’école en colère parce que les enfants riaient du quartier d’où je provenais. Je me suis précipité à la maison et j’ai tout raconté à ma mère. C’est la réponse de ma mère qui m’a incité à devenir bénévole.

Bailey, je très déçue. Tu devrais être reconnaissant pour tout ce que tu as.

Et je l’étais. Au cours de ma première expérience de bénévolat, j’ai lu The Cat in the Hat aux patients du Queen Elizabeth Chronic Care Hospital. Les patients ne pouvaient ni lire ni écrire… certains ne répondaient qu’à l’aide d’un ordinateur. En 8e année, j’ai diverti les enfants de l’hôpital St. Joseph’s. En 9e année, j’ai contribué à créer le groupe d’action antiracisme au Parkdale CI. En 10e année, j’ai participé aux activités de la Ontario Coalition Against Poverty. En 11e année, j’ai aidé le groupe de soutien du refuge Redwood par le biais du club que j’avais contribué à former. »


Activité no3

Enseignant : Certains d’entre vous ont défini le civisme par des actions qui aident les autres. Y a-t-il des limites, ou même des dangers, à de tels actes de civisme? Devrions nous être prudents? Notre aide peut elle nous mettre en danger? Un des collègues de M. Skeoch, Michael Dent, a affirmé, mi-sérieux, mi-blagueur, qu’il se souvenait d’un conseil étrange qu’il avait déjà entendu : « Chaque bonne action mérite sa punition ». Qu’est ce que cela veut dire?

Demandez aux élèves de se pencher sur les dangers d’accomplir une bonne action dans des situations qu’ils ne comprennent pas (p. ex., un alcoolique étendu sur le pavé, une violente dispute familiale, une personne dans le besoin qui pourrait s’avérer dangereuse…) et d’utiliser des exemples.

Enseignant : Une fois que nous avons pesé tous ces dangers, comment pouvons nous agir comme de bons citoyens? Que pouvons nous faire? Que faisons nous? Y a-t-il des élèves dans la classe qui se sont dédiés à d’autres types de services communautaires?

Demandez aux élèves de répondre en donnant des exemples de services communautaires.

Enseignant : (après les témoignages des élèves). Pourquoi le gouvernement de l’Ontario insiste t il pour que chaque élève suive un cours sur le civisme? Est-ce que c’est utile ou une perte de temps? Revenons à notre Dr Langstaff… être un bon citoyen, quel que soit le sens que l’on donne à cette expression, est ce que c’est aussi important que nos réalisations scolaires? Est-ce que vous êtes un bon citoyen?

 

À propos de l’enseignant

Al Skeoch est sorti de la retraite pour enseigner l’histoire à un groupe d’adolescents du centre ville, pour le plus grand plaisir de ses élèves et des enseignants. M. Skeoch a fait participer ses élèves à des projets aussi variés que le Toronto District School Board Millenium Project, un échange avec des Casques bleus, des présentations d’art folklorique et des projets de recherche. M. Skeoch est un auteur prolifique et il a écrit plusieurs textes et ateliers sur l’histoire. Il a produit et écrit le scénario de nombreux documents vidéo sur l’histoire. Il a travaillé en tant qu’historien en résidence à la CBC (Radio Noon), où il présentait des artefacts et décrivait les réalités sociales de la vie rurale. M. Skeoch est le gagnant du Marshall McLuhan Outstanding Teacher Award for Communication, ainsi que du prix Paul Harris.

 

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