John Bourque

Il fut blessé et enterré vivant par l’explosion d’un obus qui remplit littéralement la tranchée où il se trouvait avec ses compagnons.


Originaire de Sherbrooke, John Bourque (1894-1974), alias «Johnny», travaillait en Californie lorsque la guerre éclata. Il télégraphia à son unité de milice, le 54e Régiment Carabiniers de Sherbrooke, dans lequel il servait en qualité de lieutenant, pour manifester son intérêt à prendre part à la guerre au sein du Corps expéditionnaire canadien.

C’est en tant que simple soldat qu’il accepta de s’engager dans les rangs du 22e Bataillon d'infanterie (canadien-français). Excellent soldat, il gravit rapidement les échelons, passant au grade de sergent en décembre 1914 à celui de sergent-major de compagnie (WO II) l’année suivante. Au début de 1916, alors au front, il passa chez les officiers et devint lieutenant. On lui confia même le commandement d'une compagnie. Au cours de la bataille de Vimy (9-12 avril 1917), il fut blessé et enterré vivant par l’explosion d’un obus qui remplit littéralement la tranchée où il se trouvait avec ses compagnons. Sauvé presque miraculeusement d’une mort certaine, il fut par la suite renvoyé au Canada où il fut démobilisé.

La carrière militaire de Bourque ne s’arrêta pas là. En 1920, il se joint aux Carabiniers de Sherbrooke à titre de capitaine et y demeurera jusqu'en 1931. Alors lieutenant-colonel, il compléta son terme de commandant du régiment. De 1938 jusqu'à sa mort en 1974, il exerça les fonctions de colonel honoraire de ce même régiment (Fusiliers de Sherbrooke).

À son retour à la vie civile en 1918, Johnny Bourque devint un homme d'affaires prospère. Il fit également le saut en politique provinciale et fut élu député de la circonscription de Sherbrooke sans interruption de 1934 à 1960. Fidèle serviteur de l’Union Nationale et de son chef Maurice Duplessis, il fut tour à tour ministre des Travaux publics (1936-1939), ministre des Terres et forêts (1944-1958), ministre des Ressources hydrauliques (1946-1958), puis ministre des Finances (1958-1960). En honneur de cet homme de prestige, la Légion royale canadienne no 10 de Sherbrooke donna à sa succursale le nom de Bourque.

Vous avez un parent qui a servi pendant la Grande Guerre? Soumettez son histoire et elle pourrait se retrouver sur le site de l’Album de la Grande Guerre.

—Recherche et texte par Michel Litalien