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Éléphant, mémoire du cinéma québécois

Depuis son lancement en novembre 2008, près de cent cinquante films de fiction ont déjà été restaurés et numérisés grâce au projet Éléphant, mémoire du cinéma québécois. Ce projet, toujours en chantier, en est un colossal ! Sans Éléphant, un pan de notre patrimoine cinématographique serait disparu à jamais.

Histoire Canada s’est entretenu avec Marie-José Raymond et Claude Fournier, deux légendes du cinéma québécois, qui agissent comme chargés de projet pour Éléphant. D’une grande générosité, ils ont rappelé le chemin parcouru depuis le lancement de ce chantier. Vous constaterez par vous-même qu’Éléphant, mémoire du cinéma québécois mérite sa place à notre panthéon des héros de l’histoire.

1- Madame Raymond, monsieur Fournier, qu'est-ce que le projet Éléphant, mémoire du cinéma québécois et dans quel contexte ce projet est-il né?

Cet ambitieux projet, une initiative de Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor inc., a été annoncé en mai 2007 et a été lancé officiellement, le 18 novembre 2008, avec une offre de films substantielle sur illico, le service de vidéo sur demande de Vidéotron. Sur le Web, le volet internet a été mis en ligne simultanément.

Les principaux objectifs d'Éléphant: mémoire du cinéma québécois, sont la numérisation — en haute définition — la restauration et l’accès au patrimoine du cinéma québécois. Pour étayer cet objectif de «diffusion», Éléphant a également créé un site Web entièrement dédié au cinéma québécois : elephant.canoe.ca.

2- De quelle manière Éléphant fait-il une différence dans la préservation du patrimoine cinématographique québécois ?

La singularité d'Éléphant, c'est que ce projet ne se préoccupe pas uniquement de la préservation du patrimoine en le numérisant et en le restaurant, mais c'est qu'il le rende accessible au public. Pour l'instant, c'est le seul modèle du genre dans le monde; en effet, nulle part ailleurs décision n'a-t-elle été prise (soit par l'État ou soit par un mécène) d'entreprendre la numérisation et la restauration de l'entièreté d'un patrimoine cinématographique des longs métrages de fiction et de le rendre accessible.

3- Quels types de films retrouvons-nous dans la collection d'Éléphant?

Dès le départ, la philosophie d'Éléphant a été la suivante: l'entièreté du patrimoine cinématographique québécois de longs métrages serait numérisée, restaurée et rendue accessible, sans égard à l'appréciation critique des œuvres, à leur succès en salle ou à l'importance que quelconque chapelle leur ait accordé au cours des années.

Éléphant a commencé par les longs métrages les plus anciens — en suivant un ordre chronologique —, mais en tenant compte de garantir l'éventail le plus large possible des genres.

Les films sont aussi numérisés à mesure que sont retrouvés les éléments nécessaires à leur numérisation, un travail parfois quasi archéologique. C'est ainsi que certains films ont été rescapés in extremis, soit de leur disparition physique, soit d'une décrépitude définitive.


4- Le projet existe maintenant depuis quelques années, qu'est-ce qui vous rend le plus fiers ?

Dans un pays où les gouvernements n'accordent à la sauvegarde de tous les patrimoines qu'une attention distraite et des fonds parcimonieux, c'est qu'un mécène, motivé par sa passion personnelle du cinéma, ait pris en mains cette tâche colossale et coûteuse de sauvegarder notre héritage cinématographique. Éléphant est aussi très fier du rythme de travail atteint en moins de cinq ans d'existence. Éléphant a mis au point un protocole légal original avec les détenteurs de droits, un protocole technique, et formé une équipe de numérisation et de restauration hors pair.

Éléphant redistribue aux ayants droit tous les revenus provenant de la diffusion des films sur la vidéo sur demande, si ce n'est un infime 10 % pour couvrir une partie de l'administration et des frais de bande passante.

5- Quels sont vos principaux défis pour les années à venir ?

Faire comprendre à tous l'importance du travail d'Éléphant, autant chez les détenteurs de droits que chez les gouvernements. Trouver le filon de films manquants ou présumément disparus à jamais. Assurer l'accessibilité du patrimoine d'Éléphant à la grandeur du pays et mondialement partout là où la technologie le permettra.

6- De quelle manière pouvons-nous avoir accès à cette banque de films ?

Pour le moment, l'accessibilité se fait par le biais de la vidéo sur demande illico de Vidéotron, canal 900. D'autres télédistributeurs, au Québec, qui ont démontré un intérêt pour Éléphant (et à qui le service a été offert gratuitement) ont reculé devant le coût des serveurs nécessaires à la somme des films disponibles en versions standard et HD. La philosophie d'Éléphant requiert que tout le corpus de films (environ 175 actuellement) soit offert et disponible en tout temps. Nous travaillons actuellement à trouver une façon que le service devienne disponible sur l'ensemble du territoire canadien. D'autant que de plus en plus on le réclame!

 
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